Sac plastique jetable : Dur Dur à digérer
La semaine du développement durable, tout le monde en parle et chaque entité prend des initiatives spécifiques et/ou originales…
La communauté d’agglomération de Tours, Tour(s)plus, qui regroupe 14 communes et 270 000 habitants, a décidé cette année de combattre l’utilisation massive des sacs plastiques distribués généreusement aux caisses de supermarchés, superettes et autres commerces de proximité : 100 millions chaque année au titre de l’agglomération, c’est trop. Difficile à avaler et encore plus à digérer pour les décideurs locaux… Car enfin, le réutilisable, c’est du durable et c’est bien de cela dont on parle … La finalité de l’histoire est que le sac pourrait bien se faire sacquer !
Le fonctionnement de nos sociétés se révèle « non durable », polluant et générateur de déchets. Il faut maintenant "inverser la vapeur" et inscrire une nouvelle priorité à l’ordre du jour : réduire cette production de déchets à la source.
La part des déchets d’emballages représente 50% en volume et 30% en poids des déchets des ménages qui génèrent environ 5 millions de tonnes de déchets d’emballage par an, soit 100 milliards d’unités ; en clair, chacun de nous utilise en moyenne 1 500 emballages par an et produit, de ce seul fait, 86 kilos de déchets. Or, les emballages représentent tout mis bout à bout (et qu’on le veuille ou non) 30 à 40% du prix des produits courants…
Le sac de caisse constitue très clairement un symbole du mode consommation à usage unique.
« Tour(s)plus » fait ses comptes... Vites faits, bien faits, ils sont impressionnants :
170 milliards de sacs plastiques utilisés dans le monde depuis le 1er janvier 2005
18 milliards de sacs plastiques distribués en moyenne chaque année en France
100 millions de sacs plastiques utilisés chaque année sur son territoire
122 millions de sacs présents sur le littoral français de façon quasi permanente
72 000 tonnes de plastiques utilisées en France en 2001 pour les sacs de caisse
100 millions d’euros chaque année pour les éliminer…
Brefs ces petits sacs à l’air anodin prennent régulièrement leur envol pour atterrir n’importe où, y compris en milieu aquatique où ils modifient certains écosystèmes en empêchant la pénétration de la lumière dans l’eau, provoquent l’étouffement et l’étranglement de nombreux animaux, détériorent aussi les paysages. Si l’on ajoute à cela que leur production nécessite l’utilisation de pétrole et que pour 20 minutes en moyenne d’utilisation, il faut compter plusieurs centaines d’années pour leur dégradation dès lors qu’ils se retrouvent dans la nature, on aura compris la nécessité de réguler leur usage…
Beaucoup d’entre nous « recyclent » les sacs de caisse comme sacs poubelle : certes, cela représente une économie de sacs poubelles. Et par conséquent une économie d’argent… Vous pensez, peut être, aussi, que vous assurez ainsi une économie de matière et d’énergie ? Faux ! N’oublions pas que nous payons les sacs plastiques dans le prix des autres produits, que plusieurs sacs à usage unique seront toujours nécessaires pour remplacer un seul sac poubelle, plus solide et plus grand… Au quotidien, et si l’on se sert à pleines mains, ces (mauvaises) habitudes nous coûtent de l’argent (ou du moins ne nous en fait pas gagner)… De petits changements dans les comportements peuvent rapporter gros. Pensez-y, au nom des économies mais aussi de l’écologie !!! |
Le réutilisable est durable, voire rentable
Cela passe par l’obligation de modifier son comportement et de garder en mémoire que le Réutilisable est Durable !!!
Pour amorcer les changements nécessaires dans le comportement du citoyen, Tour(s)plus distribuera du 28 mai au 4 juin, des sacs de course réutilisables (dans la limite de 10 000 unités disponibles) aux habitants qui prendront l’engagement de réduire, chaque fois que possible, l’utilisation des sacs de caisse et des produits jetables…
En polyester et PVC, ce sac cabas peut transporter jusqu’à 40 kg ; deux poignées en plastique permettent de le fixer solidement sur le chariot pendant les courses. Il n’en demeure pas moins discret et sait se faire petit sur commande : une fois rangé dans sa housse, il ne prend pas plus de place qu’un parapluie pliable…
Et la communauté d’agglomération de rappeler, dans le cadre de sa campagne des communication « prenons notre avenir en main », qu’à partir de 4 réutilisations d’un sac, son bilan environnemental (calcul des coûts selon des critères écologiques) est favorable par rapport à tout autre système (sacs de caisse et même sacs biodégradables).
Trop, c’est donc trop… Loin de nous l’idée d’affirmer que la communauté d’agglomération Tour(s)plus est prête à mettre les pieds dans le plat…Cela étant, on l’aura compris, elle serait encline à tout mettre en œuvre pour que sac se fasse sacquer…