Sac plastique : dans le collimateur du Chili, aussi...

Le 07/08/2018 à 18:00  

Sac plastique : dans le collimateur du Chili, aussi...

déchets plastiques sur une plage Premier pays d'Amérique du Sud à interdire les sacs plastiques, le Chili monte au créneau: il rejoint ainsi le groupe rassemblant une soixantaine de nations qui ont pris des mesures pour réduire la pollution provoquée ces millions d'emballages de ce type, consommés à chaque intsnat, partout dans le monde...

 Après la petite île des Caraïbes d'Antigua-et-Barbuda qui, dès 2016, a montré l'exemple en devenant le premier pays du continent américain à interdire les sacs plastiques, la Colombie avait emboité le pas, en limitant son interdiction aux sacs de petite taille mais en faisant payer pour les plus grands, avant que le Panama, en Amérique centrale, n'adopte début 2018, une loi interdisant les sacs plastiques.

Le Chili vient lui aussi d'interdire ces emballages. La loi donne six mois à compter de vendredi 3 août: tel est le délai donné aux grandes entreprises et deux ans aux petits commerces pour mettre en application cette interdiction totale : à la lecture du Journal Officiel, le texte de loi interdit la distribution de sacs en plastique, sauf ceux servant à emballer des aliments "pour des raisons hygiéniques ou (...) pour éviter le gâchis de nourriture"... Entre temps et afin d'habituer leurs commerces, "les commerces peuvent remettre un maximum de deux sacs plastiques aux consommateurs à chaque achat"
Une fois ces délais écoulés, une amende de 370 dollars par sac plastique remis aux clients est prévue en cas d'infraction.

"Je voulais partager ma joie avec vous : à compter d'aujourd'hui, nous promulguons la loi", a déclaré ce vendredi, le président Sebastian Piñera, lors d'une cérémonie à Santiago, avant de distribuer des sacs en toile au public. "Nous sommes très heureux de faire un pas dans la bonne direction. Ce que nous proposons est simple: nous voulons changer le mode de vie des Chiliens. Nous voulons passer de la culture du jetable à celle du durable", a complété  le chef de l'Etat.
Il faut dire qu'à ce jour, au Chili, seulement 4% des 17,5 millions d’habitants trient et font attention à leurs déchets ; autant dire qu'inviter les Chiliens à se passer de sacs plastiques relève de la révolution culturelle (puisqu'"on estime par ailleurs que les Chiliens utilisent 3,4 milliards de sacs par an, dont au moins 90% finissent dans des décharges ou n'importe où, voire en mer...
Pendant l’hiver austral, le littoral chilien (il s’étend sur plus de 4.000 km), qui n'est pourtant fréquenté par personne, est néanmoins jonché de déchets. "Dans les eaux gelées du Pacifique, les sacs plastiques s'accumulent, en profondeur et en surface, formant d'immenses îles (...) Près des côtes, entre le Chili et le Pérou, il y a des îles de plastiques de la taille du Mexique", soit près de deux millions de km2...  "La quantité est problématique, surtout lorsqu'on la confronte à leur utilité dans la vie quotidienne, laquelle ne dépasse pas les trente minutes", a par ailleurs confirmé récemment Marcela Cubillos, ministre de l’environnement du Chili, à l'AFP.

En 2016, un programme de nettoyage lancé par le gouvernement, avait permis de ramasser 93 tonnes d’ordures sur 218 kilomètres de plages : inventaire effectué, il s'est avéré que  90% de ces résidus étaient du plastique.
Le Chili rejoint ainsi la soixantaine de pays qui ont pris des mesures pour réduire leur consommation de sacs à usage unique (en France, les sacs plastiques à usage unique sont interdits en caisse depuis juillet 2016 et les sacs fins non compostables, hors caisse (comme les sacs de fruits et légumes), depuis janvier 2017).