Risques industriels : y'a du pain sur la planche !
Selon une étude du Groupe Apave, pas moins de 400 accidents dans les installations industrielles ont été signalées pour le seul premier semestre 2009. L’âge moyen des canalisations de transport en France est de 33 ans ; il atteint 44 ans pour les canalisations d’hydrocarbures (quand ce n’est pas 70 ans pour certaines !), dont 1 250 km traversent des zones densément urbanisées. Sur la période de 2006-2008, 64 fuites sur des canalisations de transports de matières dangereuses ont été recensées, dont 46% à cause de la corrosion. Afin de mieux maîtriser les risques liés au vieillissement des équipements industriels français, un plan d’actions a d’ailleurs été élaboré et présenté le 13 janvier dernier par Jean- Louis Borloo et Chantal Jouanno (voir notre article : Risques industriels : le MEEDDM met les pieds dans le plat)...
Fort de plus de 40 ans d’expérience dans l’expertise et l’analyse d’avaries, le Cetim (Centre technique des industries mécaniques) rassemble aujourd’hui ses savoir-faire au sein d’une offre spécifiquement dédiée à la prévention des risques et à la prolongation des infrastructures. Le Centre propose ainsi d’accompagner les exploitants dans leur démarche pour assurer la maîtrise de l'exploitation en toute sécurité, pour anticiper les défaillances des infrastructures et pour mettre en place un schéma directeur de maintenance à partir d'un diagnostic approfondi.
Le Cetim évalue la sécurité en exploitation et la durée de vie résiduelle d’un équipement, et propose un diagnostic de sa conformité réglementaire, ainsi que des audits ou des prescriptions de programmes de maintenance et de surveillance. Les éléments suivants sont passés au crible : sécurité réglementaire, comportement des matériaux métalliques ou composites, conception et dimensionnement, technologies d'exécution et procédés d'assemblage, contrôle et essais, modes de défaillance en service (rupture fragile, fatigue, mécanique de la rupture, corrosion)... Les solutions du Centre concernent en particulier :
les équipements et installations industrielles, notamment pétrochimiques, liées à la production d’énergie (nucléaire, thermique, hydraulique, éolienne), ou liées à la chimie, l’agroalimentaire, le traitement et la distribution de l’eau ;
les ouvrages dans le domaine du transport et de la manutention (portuaire, maritime, fluvial, ferroviaire, aéroportuaire, chantiers navals) ;
les équipements industriels et sous pression (canalisations, réservoirs...) ;
les ouvrages métalliques : ponts mobiles et ouvrages d’art, pylônes, portiques, grues...
Régulièrement sollicité par les exploitants d’ESP (Equipements Sous Pression), le Cetim a récemment travaillé pour une société de raffinage des produits pétroliers implantée au Maghreb dans le cadre d’une mission de contrôle de sphères de stockage de GPL (gaz de pétrole liquéfié). Ses experts ont ainsi réalisé des contrôles globaux par émission acoustique, des contrôles non destructifs complémentaires (par ultrasons et TOFD, une technique non destructive ultrasonore de détection, de dimensionnement et de caractérisation des anomalies dans un matériau), une analyse des défauts critiques avec détermination des causes de la défectologie, la définition de la nocivité des défauts mesurés et l’estimation de la durée de vie résiduelle de l’équipement. Les conclusions comprennent notamment des recommandations de réparations par soudage.
En effet, l’énergie contenue dans ces équipements est très importante et peut, en cas de défaillance de l’enceinte (chocs, corrosion…), entraîner la destruction de l’appareil avec des projections de fragments et une libération brutale de gaz ou de vapeurs parfois toxiques ou inflammables, provoquant des dégâts humains et matériels dans le voisinage des lieux de l’accident. Dans l’industrie et en particulier dans l’industrie chimique et pétrolière, les ESP sont nombreux et figurent parmi les principaux facteurs de risque. Leur surveillance est donc primordiale et une attention particulière doit être portée à leur construction, à leur exploitation, à leur entretien, à leur contrôle et à leur éventuelle réparation.
Cet article est à lire en complément de notre dépêche de cet été : Réservoirs de stockage : attention aux risques industriels !.