On ne présente plus Emmaüs, ni son implication dans la récupération et le recyclage. Pour l’heure, il est question de textiles, dans le Grand Ouest, et d’une usine utilisant les compétences de 45 personnes en insertion, qui vient d’être inaugurée par Christophe Deltombe, le président d'Emmaüs France…
Il y a presque un peu plus d'un an, il avait fait le déplacement pour poser la première pierre des nouveaux bâtiments de la plate-forme de valorisation textile Rétritex. Avant-hier, Christophe Deltombe, le président d'Emmaüs France est revenu sur les lieux pour inaugurer l’installation située dans la zone d'activité de sud de Pontivy. «Cette réalisation est une fierté pour le mouvement des compagnons d'Emmaüs. Si tout n'a pas toujours été facile, nous sommes parvenus à dépasser nos petits prés carrés pour mettre en place une structure commune qui répond à un vrai besoin», a-t-il commenté.
L'usine Rétritex réceptionne 80% des textiles récupérés dans les douze communautés d'Emmaüs présentes dans le Grand Ouest. En 2009, 2 100tonnes ont été triées dans ces ateliers qui espèrent développer encore leur activité pour atteindre les 3 500tonnes en 2010.
Triés selon leur qualité, les textiles prennent ensuite la route vers des destinations différentes en fonction de leur matière, des couleurs et de leur état. Les vêtements quasiment neufs (près de 5%), se retrouveront en boutique Emmaüs.
Ceux totalement inutilisables (plus de 40%), sont recyclés pour la fabrication de moquettes ou encore d'isolants thermiques et phoniques.
Mais l’essentiel de ce qui est collecté et trié à Pontivy (plus de 50%), est expédié par conteneur en Afrique et spécifiquement au Burkina-Faso. Là-bas, il est de nouveau trié dans des ateliers qui créent des emplois locaux, avant d'être revendu.
Jean-Pierre Le Roch, président de Pontivy Communauté, a d’ailleurs rappelé ô combien « à l'image d'autres dispositifs déjà mis en place sur le territoire, Rétritex joue un rôle particulièrement important dans le domaine de l'insertion sociale».
L'insertion est d'ailleurs la mission première que s'est assignée cette société. «Les emplois que nous créons sont réservés à des personnes en panne professionnelle, explique le responsable du site, Dominique Salis. Ces personnes sont issues des publics prioritaires de Pôle Emploi». Ici, les contrats aidés se veulent être des tremplins vers un retour définitif à l'emploi, soit au sein de l'association, soit vers des entreprises privées. De 25 emplois, il y a un peu plus d'un an, Rétritex compte aujourd'hui 45salariés. Dans un monde où la précarisation de l'emploi est de plus en plus importante, cette structure entend apporter une réponse contre la pauvreté et l'exclusion, a tenu a rappelé le président d'Emmaüs France. Une réponse sans doute modeste, mais une réponse tout de même».