Depuis plusieurs années, la société Comet Traitements travaille en collaboration avec l'université de Liège, sur la valorisation des résidus de broyage ( voir ancien rédactionnel ), et notamment sur la section de fine granulométrie ( inférieur à 1 mm ). Désormais, avec l'appui d'un financement européen, ce projet de valorisation des résidus de broyage devient réalité, l'installation d'un prototype industriel étant prévu à Obourg en 2013 . La Belgique, semble ainsi prendre la tête de la recherche européenne en matière de recyclage des résidus de broyage automobile...
Pour atteindre l'objectif européen de 95% de recyclage des composants des véhicules automobiles, il convient d'améliorer les technologies de traitement existantes.
C'est justement pour gagner quelques pourcents de valorisation, que le projet belge Phoenix dans le cadre du Plan Marshall ( 6,5 millions deuros sur 3 ans ) a vu le jour . Il associe la société Comet Traitements, spécialiste du traitement et du recyclage de déchets métalliques, à plusieurs acteurs technologiques wallons, dont le laboratoire GeMMe (génie minéral, matériaux et environnement) de l’université de Liège
Or, au sein de ce laboratoire, un nouveau procédé de traitement par biométallurgie des résidus fins de broyage (moins de 1 mm de granulométrie) a été mis au point A la clé, de nouvelles possibilités d’affiner le recyclage et de créer de nouvelles filières de valorisation des déchets. Une première wallonne !
Concrétement, il s’agit d’un procédé biométallurgique de lixiviation, qui consiste à traiter le flux de résidus dans un bioréacteur. Au sein de celui-ci, les différents composés métalliques sont extraits sélectivement sous l’effet catalytique d’une solution oxydante générée par des micro-organismes.
Un prototype de bioréacteur a été installé à la faculté des sciences appliquées et a été présenté à la presse le 15 juin 2012. Il traite en flux continu 4 kg de résidus de broyage tous les jours. « Les résultats sont très encourageants », explique David Bastin, ingénieur responsable du projet au laboratoire GeMMe. Le procédé conduit à la production de cuivre et de zinc électrolytiques de haute pureté et à des concentrés plus denses de plomb, d’étain et de métaux précieux. Cette sélectivité accrue permet de poursuivre la valorisation de ces métaux. « Il s’agit aussi d’un procédé basse température ne consommant pas beaucoup d’énergie », précise David Bastin.
Suite au succès de l’unité-pilote , en 2013, avec le soutien d'un financement européen au travers du projet Ecoinnovation Biolix, une première unité industrielle de traitement des résidus de broyage, basée sur le procédé validé à l’ULg, sera installée sur le nouveau site industriel de Comet Traitements à Obourg. Cet investissement, qui assure un leadership belge et européen à l’entreprise, se traduira aussi par la création d’une dizaine d’emplois.
Quant au laboratoire GeMMe de l’ULg, il se tourne déjà vers un autre avenir : les méthodes de recyclage des métaux technologiques spéciaux comme le gallium et l’indium, qui entrent aujourd’hui dans la composition des panneaux photovoltaïques. Les premiers panneaux devront être recyclés dans 10 à 20 ans. C’est dès maintenant qu’il faut envisager les procédés de récupération de ces éléments rares, présents à l’état de traces dans la nature…
mise au point par l'université de Liège -