Résidus dangereux : une filière qui n‘est pas bidon

Le 21/04/2010 à 18:22  
Résidus dangereux : une filière qui n‘est pas bidon
Bidon en plastique Qu’il s’agisse de DEEE ou d’emballages, les filières de récupération et de collecte existent. Pour ce qui est des bidons plastiques volumineux et/ou ayant contenu des produits dangereux, rien ou presque. Sauf que …

 On le sait, les agriculteurs sont de gros gros consommateurs de produits phytosanitaires et autres désherbants, insecticides, engrais ou encore de produits d’hygiène dans le cadre des élevages… le tout étant livré en sacs ou en bidons, selon la toxicité des produits utilisés. Toujours est-il qu’il s’agit le plus souvent de grandes contenances. Une fois vides, ces emballages ne sauraient être considérés comme ordinaires.

«Jusqu’à récemment, rien n'était proposé pour le recyclage de ces encombrants, qui souvent, faute de mieux, s'entassaient dans un coin en nuisant à l'image d'une agriculture de plus en plus soucieuse de l'environnement », explique Ludovic Le Feuvre de la Société morbihannaise d'élevage, basée sur la zone de Bel-Orient, zone d'activité de la communauté de communes du Val d'Oust et de Lanvaux.
« En attente de solutions, les fournisseurs acceptaient de reprendre ces bidons, qui étaient ensuite dirigés vers des déchetteries. Mais celles-ci n'en veulent plus, depuis près d'un an. Une réflexion a été menée sur le sujet au niveau national et débouche sur cette journée de collecte nationale du mardi 27 avril, dans le cadre du plan de Production laitière durable.
L'idée est officielle et encadrée, un cahier des charges établi. Réexpédier vers les fournisseurs, ils seront dirigés vers le nord de la France pour être transformés et reviendront dans le système sous une forme différente. Une seconde vie pour ces bidons qui ne défigureront plus nos paysages. Et c'est un service gratuit
».

 Une idée qui a muri... et dont le fruit se traduit par 250 points de collecte, aujourd'hui. Delaval, premier fabricant au monde de détergents et produits d'hygiène mamelle, a en effet décidé de mettre en place cette filière et de gérer cette première collecte. Et les professionnels de l'agriculture de boire leur petit lait...
« Étant concessionnaire officiel de la société, nous avons adhéré à cette démarche tout comme les 250 autres concessions de France. L'opération pourra ensuite se renouveler trimestriellement. Le gros point d'interrogation pour nous reste le volume de cette première collecte. Peut-être 500 », remarque un commercial avant de prévciser que « les bidons doivent être parfaitement nettoyés, rincés et égouttés avant tout retour ; sinon ils seront refusés ».
« C'est à n'en point douter une initiative très intéressante » observe Henri Briand, vice-président du pôle technique et environnement à la CCVOL.  « Les déchèteries de notre territoire sont à la disposition des particuliers, avec une extension pour les artisans, pas pour les industriels et les agricoles. C'est vrai qu'au début nous avons accepté ces encombrants par petite quantité. Mais là, on ne peut plus le faire ; ou alors, il faudrait augmenter la redevance. Ce ne serait pas logique de faire payer les particuliers pour l'élimination des déchets de ces deux secteurs. »
Pour en savoir plus, notamment sur la première collecte (27 avril), tél. 02 97 75 15 95.