REP : les déchets de soins entrent dans la danse
L’avant-projet de loi Grenelle 2 prévoit l’extension du principe de la Responsabilité élargie du producteur (REP) aux Déchets d’activités de soins à risques infectieux, les vilains et dangereux DASRI. Une filière dédiée devrait donc voir prochainement le jour pour la collecte et le traitement de ces déchets. Cette nouvelle, synonyme de plus de sécurité, a été bien accueillie dans les centres de tri...
Le Grenelle 2, qui comporte les dispositions techniques d’application du Grenelle 1, va combler un vide juridique : en effet, les collectivités locales ne sont pas tenues aujourd’hui de collecter les DASRI. Concrètement, le dispositif qu’il prévoit est comparable à ceux déjà mis en place à l’initiative de certaines communes, Chatou, Boulogne-Billancourt et Sèvres notamment : les particuliers qui ont besoin de piqûres pour leurs soins médicaux (les personnes diabétiques par exemple) pourront retirer gratuitement des boîtes pour les seringues usagées dans les pharmacies et les y rapporter une fois pleines.
Ce texte devrait résoudre également les problèmes de sécurité que les DASRI posent dans les centres de tri. Ces 2 dernières années, 9 agents du Syctom parisien ont été piqués, et 2 depuis janvier 2009. A chaque fois, les trieurs ont immédiatement été conduits à l’hôpital ; aucune infection n’est à déplorer jusqu’ici, mais de tels accidents du travail génèrent beaucoup d’anxiété dans les équipes.
En 2008, à Ivry, Nanterre et Isséane, plus de 600 DASRI ont été repérés dans les déchets issus des collectes sélectives : des seringues, des flacons en plastique remplis d’aiguilles et des poches de perfusion pour l’essentiel. "Il n’existe pas de protection efficace contre les piqûres", explique Sophie Huneau, ingénieur à la direction de l’exploitation du Syctom. "La parade la plus efficace réside dans le bon geste de tri à la source. En l’absence d’une filière dédiée, mieux vaut jeter les seringues dans le tout venant des ordures ménagères plutôt qu’avec les déchets en plastique".
Consulté pour l’élaboration du Plan régional d’élimination des déchets d’activités de soins (PREDAS), le Syndicat intercommunal a donc fait valoir la nécessité de prendre en compte les DASRI des ménages afin de prévenir les risques qu’ils présentent pour la santé des agents de tri et pour la mise en place effective de la filière en Ile-de-France.
En rapport direct avec le sujet, nous vous renvoyons à la lecture de notre article : DASRI : focus sur les déchets d'activités de soins.
source : Syctom parisien