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REP bâteaux : premier site opérationnel en Charente-Maritime
Le 10/11/2019 à 20:16
REP bâteaux : premier site opérationnel en Charente-Maritime
La filière n'est pas sortie de rien tant il est vrai que l'Aper et la FIN avaient collaborer pour organiser la récupération des vieux bateaux, ce qui a fait de la France une pionnière en la matière. De ces opérations menées en toute autonomie, est née une filière officialisée via la création d'un éco-organisme, pilotant une REP dédiée et se structure peu à peu. Déconstruction et recyclage des bateaux sont désormais programmés via un maillage du territoire permettant de couvrir le front de mer, et quelques régions intérieures, constitué par des centres agréés. C'est le cas de "Envie" à Périgny, en Charentes Maritime.
Avant la mise en place de la filière de déconstruction et de recyclage des bateaux de plaisance hors d'usage, les structures existaient certes, mais le traitement de ces embarcations en fin de vie avait un coût pour le propriétaire qui n'était pas négligeable, ce qui en faisait nécessairement caler plus d'un... d'où le nombre de coques restant "en rade"... un peu partout, dans les ports comme à terre : le budget approximatif était en effet compris entre 1 500 et 3000 euros pour un 9 ou 10 mètres. Désormais, la filière étant officialisée et opérationnelle, via une REP, le démantèlement de ces BPHU est budgété, ce qui assure le financement des opérations nécessaires ; ne reste à charge que les frais de transport vers le site agréé.
A ce jour, il existe 19 sites agréés ; il devrait y en avoir 24 en France à la fin de cette année ; Envie s'est positionnée sur ce nouveau marché par le biais de sa structure Arc Environnement qui a remporté l’appel d’offre lancé en 2019 par l’APER (Association pour la Plaisance Eco-Responsable). Arc Environnement est donc le premier et le seul site agréé de déconstruction et de recyclage de bateaux en Charente-Maritime. Installée à Périgny, sur le territoire de l’Agglomération rochelaise, l'unité sera à même de démanteler 2 bateaux par jour. A ce jour, Envie La Rochelle emploie 25 personnes en insertion travaillant sur le démantèlement et le recyclage des DEEE; développer son activité avec l'Aper via Arc Environnement supposera de recruter 5 à 10 collaborateurs de plus, spécifiquement affectés à l'activité bateaux. Dès lors que le bateau hors d'usage parvient sur le site, il est démonté : fidèle à son mode opératoire, Envie récupère et valorise ce qui peut l'être, rénove ce qui peut l'être, la revente des pièces intégrant le schém directeur mis en oeuvre par l'entreprise. Dans l'immédiat, les coques en fibre de verre n'ont pas d'autre exutoire que l'enfouissement après qu'elles ont été broyées. Cela dit, dès 2020, cette matière broyée pourrait être mélangée à de la matière plastique, afin de produire des bornes de géomêtre, voire des sièges, ce qui fait figure de belle perspective.
Des pistes sont explorées dans ce domaine, la fraction en composites constituant l'essentiel du volume, mais aussi le problème numéro un pour lequel il faut trouver un exutoire autre que le stockage si l'on veut pouvoir afficher un taux de valorisation revu à la hausse. On se cherche et on tâtonne encore, mais on avance, selon l'Aper, qui rappelle que la France est le 1er pays à s'être penché sur la fin de vie des bateaux de plaisance. A la clé, une sacrée longueur d'avance, et une réduction progressive du stock historique des vieux bateaux abandonnés ... Les pilotes de la filière confirment que l'on se projette vers 20 à 25 000 unités déconstruites/an dans les 5 ans à venir...