Remaniement : le MEEDDM nouvelle formule déçoit
Ce dimanche, le nouveau gouvernement a été nommé et les contours du MEEDDM redéfinis, avec à sa tête Nathalie Kosciusko-Morizet en lieu et place de Jean-Louis Borloo. L’énergie et la mer ayant quitté son giron, il change de nom et devient le MEDDTL : Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement. Autres changements de taille : le ministre n’est plus numéro 2 du gouvernement, perdant au passage son statut de ministre d’Etat, et le secrétariat d’Etat à l’écologie passe à la trappe. Sans grande surprise, les associations sont déçues et le font savoir...
Aux côtés de NKM, Thierry Mariani a été nommé secrétaire d'Etat chargé des Transports. Benoist Apparu a quant à lui été nommé secrétaire d'Etat chargé du Logement.
Le ministère, jusqu’alors chargé de l’énergie et des négociations sur le climat se voit donc dépossédé du portefeuille de l’énergie, hypothéquant potentiellement l'objectif de division par 4 de nos émissions de gaz à effet de serre (GES). "Qui représentera l’Etat français à Cancún dans moins d’un mois ? Pour y défendre quoi ? Pourquoi l’énergie doit-elle maintenant dépendre de l’industrie ? Le précédent gouvernement avait affirmé que l’environnement devait être au coeur de toutes les politiques publiques. Qu’en est-il aujourd’hui ?", s'interrogent France Nature Environnement (FNE), la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) et la CFDT dans un communiqué. Pour ces dernières, il indispensable que le ministère de l’industrie ne cantonne pas l’énergie à des problématiques industrielles : "L’énergie est le problème de toute la société et les solutions résident dans un meilleur équilibre entre productions locales et moyens centralisés et surtout dans la promotion des renouvelables et de l’efficience énergétique", ajoutent-elles.
De plus, la mer a également disparu de l’intitulé du nouveau ministère. Les grands engagements pris lors du Grenelle de la Mer pourraient-ils être balayés par la vague du changement de ministère ? On espère que non...
Selon l'Alliance pour la Planète, ce remaniement ministériel est synonyme d’affaiblissement pour le ministère de l’Ecologie et signe donc la fin de l’ambition écologique du quinquennat de Nicolas Sarkozy. L'association ne cache pas sa déception : "Nous exprimons notre consternation face à l’affaiblissement du ministère de l’Ecologie dans le nouveau gouvernement. Nous demandions solennellement il y a quelques jours au Président de la République de renouveler le signal politique fort qu’il avait donné au lendemain de son élection en créant le 'super-ministère' du Développement Durable. Ce ministère avait en effet su donner une impulsion forte en matière environnementale".
L'Alliance pour la Planète revient également sur le fait que Nathalie Kosciusko-Morizet n’ait pas le statut de ministre d’Etat. Il s’agissait pourtant d’un engagement solennel pris par le chef de l’Etat au moment de sa signature du Pacte écologique. "Particulièrement compétente sur les questions écologiques, en quoi Nathalie Kosciusko-Morizet était-elle illégitime pour avoir rang de ministre d’Etat ? Cet arbitrage traduit le fait que l’environnement n’est plus un sujet prioritaire ?", s'inquiète l'association. Autre point : l’esprit de cohérence n’a pas suffit à réintroduire dans son champ d’autorité l’aménagement du territoire dont Bruno Lemaire, ministre de l’Agriculture, aura la charge. "Nous exprimons là encore nos craintes. Quel avenir pour la Trame verte et bleue lorsqu’on sait l’influence du lobby de la FNSEA et des pesticides sur l’action de ce Ministère ?", s'interroge l'Alliance pour la Planète.
Bref, la vigilance va être de mise, et plutôt 2 fois qu'une !...