Religions : le piège de l’écologisme !?

Le 29/05/2008 à 19:24  

Religions : le piège de l’écologisme !?
Ecologie et Religion Pour nombre d’ONG, ce sont les religions qu’il faut convertir… La toute dernière enquête du site Alerte-Environnement intitulée « Ecologie et Religions », apporte un éclairage nouveau sur les racines idéologiques des principaux mouvements écologistes. Ce dossier complète les investigations déjà disponibles sur le site sur des sujets tels que le financement du lobby vert, la face cachée de Greenpeace ou « dans les couloirs du WWF ». Pour l'heure, Alerte-Environnement a travaillé sur les dessous de la stratégie des organisations écologistes et leur ambition : imposer l’écologie comme valeur première des sociétés occidentales...

Pour celles et ceux qui ne le connaissent pas (encore), Alerte Environnement est un media alternatif créé par une journaliste indépendante, Gwen Le Gac. Etudiant en journalisme, Enguerand du Cayla, est entouré d’agriculteurs pour animer le site et le blog. Ensemble, ils se sont donnés pour objectif de décrypter l’actualité de l’agriculture et de l’environnement. Ils creusent, cherchent et exposent les motivations de quelques initiés qui se sont arrogés le titre d’experts. Incisif, ce site éclaire les débats, analyse, décortique. Des enquêtes sont publiées régulièrement sur le site internet. Le blog est mis à jour quotidiennement. A voir et à consulter régulièrement… ne serait-ce que pour avoir d'autres opinions et propositions pour aller de l'avant...

L’écologie : une nouvelle foi...

L’analyse des discours et des écrits de certains théoriciens et responsables du mouvement environnemental met à jour leur volonté d’imposer les contraintes écologistes par le biais des religions. Utilisant comme vecteurs les institutions internationales (ONU) et des ONG mondialement connues (WWF), ces courants profitent d’un retour du sentiment religieux et du bouleversement des valeurs occidentales depuis 40 ans.

Le terreau sociologique est favorable : fascination pour les religions orientales, aversion pour le matérialisme ambiant, rejet de l’utopie marxiste, baisse de l’influence du christianisme, individualisation des croyances. Les sympathisants de la cause écologiste n’ont qu’une ambition : que la nature, considérée comme sacrée, devienne l’objet d’une nouvelle foi et le centre de toute action politique. C’est – selon eux – à cette condition que la planète serait sauvée de la crise. Ce mouvement de fond se sert de l’émergence de mouvements de contestation mondiaux : associations pacifistes, altermondialistes, de lutte contre la faim. Point commun, un rejet radical du modèle de développement industriel et technologique occidental.

Un coupable désigné : le judéo-christianisme !?

Dès 1966, l’historien américain Lynn White identifie le judéo-christianisme comme le grand responsable de la crise écologique mondiale. À l’origine, l’interprétation du premier chapitre de la Genèse : « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre, et assujettissez-la ; dominez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tout animal qui se meut sur la terre » (1,28). En permettant à l’Homme de cultiver la nature à ses propres fins, le judéo-christianisme lui aurait conféré un pouvoir sans limites. Dès le XIXe siècle, les sciences et les technologies se seraient servi de ce paradigme anthropocentrique pour exploiter de manière irraisonnée la nature.

Selon les théoriciens du mouvement écologiste, le retour à un équilibre passe à un renversement complet de ces valeurs : il faut abandonner le paradigme scientifique et la conception matérialiste du monde pour les remplacer par une conception écologique.

Retour aux spiritualités païennes...

Les écologistes entretiennent une nostalgie sous-jacente pour les religions païennes. « Il est maintenant clair que le pragmatisme écologique de ce que l’on appelle les religions païennes, comme celles des Indiens d’Amérique, des Polynésiens et des Aborigènes d’Australie, était beaucoup plus réaliste en termes d’éthique de la conservation que les philosophies monothéistes plus intellectuelles des religions révélées » déclarait en 1990 le prince Philip, duc d’Edimbourg et président honoraire du WWF.

C’est d’ailleurs dans les spiritualités New Age des années 70 que beaucoup ont puisé leur inspiration : attirance pour les religions orientales, rejet du christianisme, promotion de l’hédonisme. Certains écologistes ont également été influencés par l’hypothèse Gaïa, développée par le chimiste James Lovelock selon laquelle la Terre serait un organisme vivant. Cette vague « d’écolospiritualité » est particulièrement visible dans les salons environnementaux aux côtés des grandes ONG.

Utiliser les religions pour retourner les consciences

Pour l’historien Lynn White, changer les valeurs de la société passe par un travail d’influence auprès des religions et non par une prise du pouvoir politique. « La religion étant à la source même de nos malheurs, le remède doit être lui aussi d’essence religieuse, que l’on répugne ou non à l’appeler ainsi », précise-t-il. La solution : faire du non-respect de l’environnement un interdit religieux touchant les 4 à 5 milliards de croyants que compte le monde. C’est ce qu’exprime Thierry Thouvenot, ancien responsable du WWF-France lorsqu'il prétend que « la collaboration avec le monde religieux permet à une ONG comme le WWF de toucher un public nouveau, immense, puisque quatre à cinq milliards de personnes dans le monde sont adeptes d’une religion »...

C’est ainsi que l’on assiste depuis plus de 20 ans à une montée du lobbying écologiste auprès des grandes religions pour qu’elles intègrent l’écologie dans leurs enseignements. Le prince Philip est l’une des personnalités les plus actives dans ce domaine. Initiateur de la première rencontre interreligieuse à Assise en 1986 sur le thème « religion et environnement », son travail est en passe d’aboutir avec l’adoption par l’ONU d’un programme de collaboration avec les principales religions visant à engager la foi des fidèles dans la protection de l’environnement.