Réduction des emballages : et l'éco-conception dans tout ça ?
Si le nombre et le tonnage des emballages ménagers ont baissé depuis 10 ans, c'est en partie grâce aux efforts de réduction des emballages des industriels. Ces modifications, qui ne sont pas toujours perceptibles pour le consommateur, représentent néanmoins un enjeu économique de taille, l'emballage étant aussi une charge pour l'entreprise. Ainsi, avec des emballages éco-conçus, l'entreprise utilise moins de matières premières, d'énergie et de transport, ce qui se traduit non seulement par un gain environnemental mais aussi économique...
La réduction à la source consiste à repenser le processus de conditionnement de manière à réduire la consommation de matières dans la fabrication d’un emballage et donc, indirectement, la production de déchets. Concrètement, cette démarche consiste à optimiser toute la chaîne des emballages car ceux-ci sont interdépendants : un allègement de l’emballage primaire (celui acheté par le consommateur) ne doit pas être compensé par un alourdissement du carton de transport. C’est donc bien l’ensemble du process qui doit être analysé. Cela conduit souvent à une optimisation de la palettisation, qui permet de réduire le nombre de camions sur les routes.
Les types de réduction mises en oeuvre doivent tenir compte du maintien de l’ensemble des fonctionnalités de l’emballage, d’un niveau optimal de sécurité et d’hygiène mais aussi de l’évolution des modes de vie, de distribution et d’échanges :
l’optimisation dimensionnelle de l’emballage : changement de forme, réduction de l’épaisseur... ;
la simplification du système d’emballage : réattribution des fonctions remplies par ses différents éléments, voire suppression de l’un d’entre eux ;
la conception différente de l’emballage : éco-recharge... ;
l’évolution du choix des différents matériaux utilisés ;
le procédé de conditionnement : compactage, tassage.
Cette réduction à la source se limite néanmoins à la matière utilisée par les emballages. Elle exclut donc d’autres impacts environnementaux qui interviennent également dans la production, la distribution et la consommation des produits emballés. Pour améliorer réellement l’impact de leurs produits et services, les entreprises doivent ainsi mettre en relations tous ces différents aspects et non se limiter à un seul facteur. C'est là qu'intervient l'éco-conception, qui consiste à prendre en compte l'environnement à toutes les phases de vie de l’emballage (extraction de matière première - conception - fabrication - distribution - utilisation - valorisation), qu'il s'agisse de biens, de services ou de procédés. Cette intégration, qui repose sur une approche globale et multicritères de l'environnement, est fondée sur la prise en compte de toutes les étapes du cycle de vie des produits.
On pourrait même aller encore plus loin en intégrant à l’éco-conception des critères autres qu’environnementaux, principalement des critères sociaux et sociétaux. Ce qui revient en définitive à interroger l’entreprise sur sa démarche globale de développement durable, qui s’incarne dans les biens et services qu’elle commercialise, et qui consiste précisément à mettre en relation les trois dimensions environnementales, sociales/sociétales et économiques. L’entreprise peut ainsi être amenée, grâce à une démarche large d’éco-conception, à supprimer ou à repenser certains de ses produits.