Réduction des déchets : le Cniid autopsie des poubelles

Le 25/11/2010 à 16:30  

Réduction des déchets : le Cniid autopsie des poubelles
poubelles Alors que la Semaine Européenne de Réduction des Déchets (SERD) vient de débuter, le Cniid (Centre national d'information indépendante sur les déchets) s’est livré ce weekend à Paris a une action originale et inédite : l’ouverture de sacs poubelles choisis au hasard pour en réaliser une "autopsie" minutieuse et comprendre comment peuvent être réduites ces énormes quantités de déchets. Des militants ont par ailleurs entassé dans la rue le volume équivalent à la quantité moyenne annuelle de déchets jeté par un Français, soit l’équivalent de près de 400 kg d’ordures ménagères dont un quart d’emballages...

 Pour rappel, la SERD a débuté ce weekend et se terminera dimanche prochain (le 28 novembre). Cet événement officiel, organisé par les pouvoirs publics, a pour objectif de sensibiliser les citoyens à la nécessité de réduire la quantité de déchets qu’ils produisent. Une campagne de communication nationale menée par l’Ademe, ainsi que des actions ponctuelles menées par des collectivités locales et des associations, sont organisées à travers la France. Si cette semaine de sensibilisation du grand public a une utilité certaine, le Cniid a souhaité rappeler, via son "autopsie" des poubelles, que le citoyen - consommateur ne peut pas et ne doit pas tout assumer.

 En effet, selon le Centre, les décideurs publics et les structures privées doivent enfin franchir le pas des bonnes intentions et prendre des mesures efficaces afin d’offrir un véritable choix de produits peu générateurs de déchets aux consommateurs. La réduction des déchets est surtout envisagée comme une action citoyenne au quotidien et les campagnes de sensibilisation nous le rappellent sans cesse : acheter moins emballé, apposer un autocollant 'Stop Pub' sur sa boîte aux lettres, ou encore faire réparer ses appareils en panne. Pourtant, le problème des déchets trouve principalement sa source dans la conception des produits mis sur le marché et les modèles dominants de distribution. "Le consensus ambiant de la réduction des déchets se transforme en discours politiquement incorrect dès lors que sont remis en cause les modes de production et de consommation traditionnels, aujourd’hui symptomatiques de l’économie du jetable", souligne Sébastien Lapeyre, Directeur du Cniid.

 Le Centre demande donc aux décideurs publics et privés de ne pas s’arrêter aux engagements, et encore moins aux désengagements, du Grenelle et de mettre rapidement en oeuvre des démarches volontaristes et ambitieuses comme par exemple le développement de la consigne, de la vente en vrac, l’extension de garantie étendue à 10 ans sur les biens d’équipements électriques et électroniques ou l’instauration d’une norme sur l’affichage de la durée de vie des produits.

 "Si le Grenelle Environnement a la prétention de nous faire 'entrer dans le monde d’après', une transition vers des systèmes moins générateurs de déchets est alors indispensable. Aussi, si le citoyen a un rôle certain à jouer, il ne doit pas être la cible unique des actions et de la communication opérées par les pouvoirs publics, notamment dans le cadre de la semaine européenne de réduction des déchets", indique le Cniid.

 Pour information, le Centre a calculé, à partir des chiffres de la campagne nationale de caractérisation des ordures ménagères menée par l‘Ademe (MODECOM), la quantité des principaux types de déchets que nous jetons au quotidien. On constate que les emballages représentent plus d’un quart du poids de la poubelle (la moitié du volume), soit une quantité équivalente aux déchets organiques. Autre constat : les textiles sanitaires ont explosé ces 10 dernières années. Derrière cette appellation quasi médicale se cachent des produits jetables comme les lingettes pour l’entretien, les mouchoirs en papier, lingettes démaquillantes, etc. Une partie des textiles sanitaires peuvent être remplacés par des alternatives plus durables et moins coûteuses.
 

Composition de la poubelle annuelle d’un habitant en France (390 kg)