Afin d'identifier les facteurs essentiels pour réussir la mise en place d’un plan de prévention des déchets, ainsi que les leviers d’actions pour le rendre efficace, l’Ademe a passé au crible le parcours de 24 collectivités, de 2015 à 2017. Ses travaux ont conduit à l’élaboration d’un guide interactif présentant la méthode, les outils et les clés pour ne pas "louper" son PLPDMA (Programmes Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés), dont l'élaboration est obligatoire pour les collectivités depuis le 1er janvier 2012...
Durant 3 ans, l’Ademe a mené des travaux d'observation auprès de 24 collectivités (voir les monographies ici), dont 4 ayant mis en place des Plans Territoriaux de Prévention des déchets (PTP) et 20 ayant développé des Programmes Locaux de Prévention des déchets (PLP). 3 catégories de collectivités ressortent de cette étude : celles ayant une baisse de plus de -15% d’ordures ménagères et assimilés (OMA) ; celles ayant une baisse entre -10% et -15% d’OMA ; celles ayant entre 7 et 10% de baisse d’OMA.
On notera que toutes ces collectivités sont au-dessus de l’objectif de -7% fixé par les contrats d’objectifs avec l’Agence. Partant de cette division en 3 groupes, l'Ademe a pu définir les traits communs aux collectivités qui ont obtenu les plus fortes baisses (entre -15% et -36% de baisse de leurs OMA). Tout d'abord, ces communes avaient toutes instauré la tarification incitative (TI), qui permet une baisse significative des ordures ménagères résiduelles et assimilées (voir notre brève). Elles ont également bénéficié d’un portage politique fort et d’équipes de prévention dynamiques. "Associé à un soutien financier de l’Ademe, les collectivités 'volontaristes', ont bénéficié d’un portage politique soutenu, avec des élus référents fortement impliqués et des équipes de prévention motivées par des convictions environnementales, l’idée d’agir pour le bien commun d’un territoire, et l’envie de recréer du lien social autour d’un projet commun", indique l'Agence.
Dernier trait commun : la réussite repose sur une dynamique territoriale spécifique à chaque territoire. Cette dynamique repose toujours sur une volonté politique claire en faveur de la réduction des gaspillages et l’économie de ressources, se traduisant par la mise en place d’une équipe projet dédiée et formée. Cette orientation claire se traduit par une synergie entre la prévention et la gestion des déchets (réduction de fréquence des collectes, TI...) permettant l’efficacité. L’animation territoriale mobilise de nouveaux acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) ou associatifs, contribuant ainsi au développement de l’emploi local, tout en assurant la maîtrise des coûts de gestion.
Parmi les différents cas étudiés, le SMICTOM Alsace centrale fait partie des "meilleurs élèves". Grâce à de mutiples actions auprès des particuliers et à la création et l’animation d’un réseau actif, il a obtenu une baisse de -15% de ses OMA. Dès 2007, le Syndicat a lancé des réunions d’informations publiques pour sensibiliser à la démarche de prévention des déchets. Cette première initiative a permis de lancer, en 2009, la mise en place de la TI, grâce à l’engagement d’élus, de l’équipe de prévention, et à un effort constant de communication, mais également grâce à la mise en réseau de tous les partenaires et de tous les acteurs impliqués, au travers du "Club Optimo".
Au-delà d’une communication constante de sensibilisation, de nombreuses initiatives ont été mises en place pour impliquer les citoyens : promotion du compostage individuel, formations de guides bénévoles au jardinage naturel, Repair’café itinérant, formations thématiques sur l’éco-consommation... Le coût du PLP cumulé pendant 5 ans représente 17,2 €/habitant ; les coûts de gestion évités sont estimés à 22 €/habitant sur la même période. Lauréat de l’appel à projets "Territoire zéro déchet zéro gaspillage" (TZDZG) depuis 2015, le SMICTOM Alsace centrale a recruté un nouveau collaborateur, venu rejoindre l’équipe du service Prévention-Animation-Communication. Sa démarche de prévention va donc se poursuivre et s’amplifier sur tout le territoire, en élargissant ses actions aux déchets des entreprises et au développement de l’économie circulaire.