Recycler des fumées industrielles en biocarburant...
Le principe de ce projet de recherche, baptisé Vasco 2, est présenté comme étant simple : les fumées chargées en dioxyde de carbone de trois usines sidérurgiques de Kem One, Arcelor Mittal et Solamat-Merex ont été injectées directement dans des bassins de culture de microalgues.
"La partie +biomasse+ de ces cultures est ensuite extraite, déshydratée et transformée en une pâte que l'on envoie" vers une branche spécialisée du CEA (Commisariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives), avant d'être raffinée en biocarburant", a expliqué Magali Deveze, chef du département développement durable et valorisation domaniale du Port de Marseille Fos, qui coordonne le projet Vasco 2.
Le directeur de l'aménagement du port Renaud Paubelle annonce son souhait "de passer à l'étape suivante: celle de démontrer que nous pouvons le faire à l'étape industrielle".
Selon Mafali Deveze, l'industrialisation du procédé est d'autant plus envisageable qu'"il cumule deux avantages: un bas coût, avec des installations rudimentaires, et un côté universel puisqu'il ne nécessite pas de traiter les fumées en amont ni de sélectionner les algues".
La zone industrielle portuaire de Fos-sur-mer, qui s'étend sur 10.000 hectares, est l'une des plus importantes d'Europe et génère de ce fait, une forte pollution à l'ozone, à tel point que l'Agence régionale de santé (ARS) a reconnu en 2018 que l'état de santé des habitants des environs était "fragilisé".
Le projet Vasco 2, coordonné par le port de Marseille Fos, a été réalisé grâce à une technologie de la société Coldep, avec des chercheurs de l'Ifremer et du CEA, Total et plusieurs industriels. Le projet a été soutenu par la métropole d'Aix-Marseille-Provence. Il s'intègre dans le programme Piicto (Plateforme Industrielle & Innovation de Caban Tonkin) du port de Marseille Fos, initié en 2014. L'enjeu principal de Piicto est de "d'augmenter l'attractivité du territoire en vue de l'accueil de nouvelles activités (industrielles et/ou innovantes)" en travaillant sur les enjeux économiques et environnementaux.