Recyclage : vers un nouveau scandale ?…
Il est heureux que toutes les entreprises ne fassent pas n’importe quoi, que nombreuses sont celles qui opèrent avec sérieux, respectant scrupuleusement les règles en vigueur (on reviendra prochainement sur le sujet du recyclage des téléviseurs et autres écrans afin de montrer que l’on peut démontrer un véritable savoir-faire). Cela dit, il en est qui doivent être pointées du doigt, ne serait-ce que parce qu’elles polluent gravement l’image de marque des sociétés qui travaillent dans les règles de l’art…
Ce nouveau scandale résulte des activités illégales de MBM (Mercure Boys Manufacture) d’où un stock de déchets correspondant au dépeçage d’environ 650.000 postes de télévision, puis de la liquidation judiciaire de l’entreprise (qui avait parait-il une filière au Brésil, laquelle n'a plus besoin de verre).
Après Zimaval à Falaise dans le Calvados et Citron dans la banlieue du Havre en Seine-Maritime, l’affaire Mercure Boys démontre les lacunes voire les abus de certains pour ce qui touche au traitement des DEEE.
La situation est d’autant plus regrettable qu’elle n’a pas vraiment été cachée.
En effet, au cours de l’été dernier, alors que le stock de ces déchets était déjà constitué et continuait à grossir, faute de débouchés, les inspecteurs de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) relevaient que « le site donne une vision chaotique » et constataient « des envols de poussière importants lors des manipulations ». « Les auvents encore correctement gérés en 2012 sont largement saturés et les déchets sont à l’air libre. Des tas sont constitués devant d’autres tas, eux-mêmes enserrant des big bags. Une ancienne chargeuse gît au milieu des déchets, huile moteur largement répandue au sol».
L’association Robin des Bois compte parmi les structures qui montent régulièrement au créneau : depuis plusieurs années, elle réclame « de la part des éco-organismes, de la grande distribution et des pouvoirs publics, davantage de rigueur, d’inventivité technique et d’investissement financier pour construire une véritable filière de traitement des déchets recyclables ». A défaut, « le nouveau concept d’économie circulaire ne sera qu’un instrument de marketing politique et économique ».
Elle rappelle aussi, que la manipulation des tubes cathodiques, de leurs broyats et des broyats d’ordinateurs expose les salariés à des mélanges de poussières complexes et toxiques dont l’effet cocktail est méconnu…