Recyclage : un soulagement pour la déchetterie classique…
25 ans d’existence égalent 25 ans d’expérience… 10 implantations en France, 2,5 millions de tonnes réceptionnées et valorisées par an, via trois filières, le béton concassé, l’urbasol et l’écograve… Tel est le pédigrée affiché par l’entreprise Ypréma, dirigée par Claude Prigent, qui maitrise son sujet : « de manière globale, on assiste à une raréfaction des matériaux naturels en Ile de France, tandis que l’on « exporte » hors région, 50% des terres liées à l’exécution des chantiers, faute d’exutoires plus proches ».
Le bon sens permet de prendre la bonne direction
Et de rappeler que sur 167 déchetteries publiques existantes en Ile de France (donnée 2012), il n’y en a que 93 qui ouvrent leurs portes aux artisans, la tendance de fond allant vers l’exclusion des professionnels, tandis que les coûts de mise en décharge augmentent de manière évidente.
Les déchets résultant d’un chantier classique (de construction ou déconstruction) sont composés à 40% de matériaux recyclables (des gravats propres, des terres). Or, les bennes à gravats réceptionnent des déchets en mélange, ce qui ne favorise pas le tri mais l’élimination (avec des coûts moyens de 80 euros la tonne pour du CET 2. A cela s’ajoute que la déchetterie classique comptabilise au volume et non au poids…qu’il faut souvent subir la file d’attente, les formalités administratives, se voir refuser certains déchets…
Aussi, au vu du contexte, après Lagny (2008), c’est au tour de la plateforme Yprema d’Emerainville de s’équiper d’une sorte de déchetterie professionnelle dédiée à la réception des déchets de chantier des artisans, laquelle jouxte l’installation consacrée à la réception des déchets du BTP et à la vente de matériaux naturels ou recyclés.
Quand le bon sens est mixé à la praticité, il en ressort nécessairement quelque chose de chouette et pour cause !
Le besoin des artisans est clair : plus que jamais, ils souhaitent éviter de perdre un temps précieux. Ypréma leur offre une sorte de raccourci : on décharge plus vite, on a moins de paperasse à remplir, on n’attend pas… parce que les portes sont ouvertes sur des plages horaires qui correspondent aux réalités des métiers concernés.
Ce nouvel « espace Artisan » d’Emerainville a ni plus ni moins pour vocation de combler un manque en répondant de manière constructive à un souci quotidien : il limite les temps de transport pour les professionnels (étant entendu qu'on ne refuse pas l'accès à un particulier qui a abattu un mur, ndlr) qui doivent se défaire des déchets liés à l’exercice de leur activité, leur permet de se débarrasser de ces déchets dans les règles, soulage d’autant les déchetteries communales qui acceptent les déchets des artisans et permet à ces derniers de recharger le véhicule avec des matériaux recyclés si besoin est (en vrac ou en big bag), du fait de l’activité de recyclage située juste à côté de l’espace en question ;c'est sans compter que celui-ci est « planté » au bon endroit : il est situé au coeur de trois départements limitrophes, la Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis et le Val de Marne.
Et tout le monde y gagne!
Le risque est minime tant on est quasi certain de jouer sur du velours, au vu du succès remporté par la mise en œuvre de l’idée à Lagny : 700 clients par an en moyenne, 30 de plus chaque année, 5 000 tonnes ainsi récupérées en 2013 auxquelles s'ajoutent 2 500 tonnes de matériaux achetés par les professionnels qui viennent décharger leurs déchets… Le bouche à oreille fonctionne apparemment bien, tandis que les mairies et collectivités locales diffusent largement l’information (50% des personnes interrogées par Ypréma disent avoir été informées de l’existence de cet espace Artisan de Lagny par ce biais)…
Les collectivités ont tout intérêt à jouer le jeu : les déchetteries saturent et ne sont pas toujours bien adaptées pour ces déchets. Sans compter que ça coute cher de récupérer les déchets meubles de cuisine et autres déchets du même type avec les sacs de gravats liés à la rénovation d’un logement) sur les trottoirs…
C’est donc sans trop hésiter que l’entreprise spécialisée a investi 700 000 euros pour mettre sur pied la nouvelle structure de 2000 m², copiée sur le modèle de la grande sœur : un pont bascule en entrée, des casiers pour les matériaux commercialisés, et au milieu, une plateforme autour de laquelle sont rangées une dizaine de bennes (15 à 30 m3), chacune récupérant des matériaux différents.
« La structure est démontable et modulaire. Proposée par Inno.V.E.R.T, entreprise française spécialisée dans l’équipement des déchetteries professionnelles ou communales, elle répond bien évidemment aux dernières normes de sécurité », précise François Przybylko.
A la suite de quoi, que se passe-t-il ? « On se charge de ce que l’on sait faire : recycler les matériaux sur lesquels nous sommes spécialisés », indique Claude Prigent. « Le reste est confié à un sous-traitant unique, et non des moindres : Veolia, établie à quelques encablures de là, se charge des déchets qu’Yprema ne sait pas traiter, assure leur recyclage ou leur élimination ».
A l’avenir, « on aura tout intérêt à multiplier les espaces artisans pour limiter leur temps de transport, de manière à être attractif. C’est sans compter que l’activité bâtiment n’a pas été bonne en 2013 et qu’elle ne sera guère meilleure en 2014. On constate aussi que le chantier moyen est de l’ordre de 50 tonnes… et que le nombre de « petits chantiers » est constant voire à la hausse »…
Au vu de cette tendance, on devra multiplier les structures dédiées à ces petites et moyennes structures … ce qui permettra de procéder au recyclage à plus grande échelle, des déchets des artisans, aussi...
Yprema fait son cinéma...
25 ans, ça se fête. Pour l’occasion, l’entreprise a récemment donné rendez-vous au club 13 (le cinéma de Claude Lelouche), afin de diffuser deux films réalisés par Eric Morency, présentant l’entreprise et son évolution au travers de ses salariés, parce que finalement « ceux qui en parlent le mieux, ce sont eux et il suffit de les écouter »… Ils sont nombreux à parler, chacun ayant un parcours personnel et professionnel différent, chacun ayant trouvé sa place au sein de cette PME qui organise les 35 heures en 4 jours…
Le route n’est pas finie « mais la compétence, la motivation et l’attachement de nos équipes à l’entreprise et sa capacité à s’adapter en continu nous permettent d’envisager l’avenir ave optimisme, pour continuer à écrire l’histoire du recyclage et porter en France la réglementation européenne en la matière »… Mais tout cela, tient à réaffirmer Claude Prigent avec émotion, tout cela ne serait rien, « sans la fidélité de nos équipes et de nos clients. Un grand merci à nos collaborateurs et à notre clientèle d'avoir accompagné Ypréma au cours de ces 25 ans, pour avoir contribué à sa réussite »… |