Recyclage des plastiques : la technologie à la rescousse
Ainsi les recycleurs et un certain nombre de nouveaux intervenants se sont équipés de lignes de tri plus sophistiquées, de lignes de broyage, de machines de tri automatique, afin d’affiner et de valoriser les plastiques rigides, soit en mélange, soit pré-triés ainsi que des films provenant d’unités de tri, de chantiers, de déchetteries ou issus de la collecte et ainsi commercialiser des matières plastiques de qualité. Les tuyaux et les gaines de chantiers, longtemps délaissés sont désormais valorisés grâce à ces nouveaux équipements
Ces investissements vont désormais permettre aux industriels français du recyclage des matières plastiques de disposer d’outils technologiquement évolués qui permettront de traiter un plus large éventail de matières en France leur permettant de répondre à l’accroissement de la demande de matières recyclées en France, en Europe et sur les marchés de la Grande exportation.
Parallèlement, les fabricants de films PE (polyéthylène) continuent leur marche vers la modernisation grâce à de nouvelles lignes de lavage et d’extrusion plus performantes leur permettant de traiter leurs propres déchets de production et d’augmenter leurs capacités de traitement des qualités fines et colorées qui étaient jusqu’alors exclusivement réservées au marché asiatique comme le film étirable, les 80/20 mais également les films agricoles qui constituent un marché considérable tant en termes de volumes que du point de vue du marketing pour les fabricants.
Les prix qui s’établissent sur le marché français seront ainsi mis à l’abri des caprices des acheteurs chinois ce qui permettra une meilleure stabilité des ventes.
Cela constitue pour les professionnels français une évolution très favorable. Le développement du marché débouchera nécessairement sur l’augmentation de la collecte et de la valorisation à condition que la demande de produits recyclés suive chez les clients finaux et que la qualité requise soit au rendez-vous.
Côté marché...
L’année 2014 s’est achevée dans un climat confortable liée à une hausse générale des prix de ventes au second semestre. Après un début d’année 2015 marqué par une forte baisse des prix débouchant sur un climat morose, le mois d’avril a vu les prix des matières en Europe et sur le marché asiatique progresser à nouveau de manière considérable. En mai, de fortes perturbations perdurent sur le marché des matières plastiques. 31 « cas de force majeure » ont été recensés depuis le début de l’année. Ces arrêts de production brutaux de matières « vierges » concernent en particulier les dérivés de l’éthylène et du polypropylène.
Les prix du polypropylène et du polyéthylène ont continué d’augmenter fortement au mois de juin en raison d’une offre limitée liée à la recrudescence des cas de force majeure.
La hausse des prix d’autres polymères a également été observée au cours de ces deux derniers mois. Celle du PVC a été provoquée par le cas de force majeure déclarée sur le site de production d’Inéos en Allemagne qui a déstabilisé le marché fin avril. Des hausses supplémentaires bien que modérées se sont encore manifestées en mai.
Le polystyrène, longtemps épargné par la tendance haussière s’est progressivement mis au diapason en raison d’une demande accrue du bâtiment et des fabricants de « produits de loisir ». Pour cette matière, les producteurs ont annoncé des délais de production entraînant une baisse de l’offre.
Une France qui « s’assume »...
Pour conclure, Vladimir Roy estimait que l’on peut désormais dire que la France commence à véritablement s’assumer en termes de recyclage de matières plastiques ce qui ne dispense pas de la prudence quant aux achats et aux stocks. Si la demande actuelle « dope » les marchés de matières recyclées, il est pour l’instant très difficile de prévoir à quel moment le flou se dissipera sur le marché des matières vierges et quand le marché se détendra. On espère évidemment que les prix resteront à bon niveau au second semestre même si l’annonce de l’importation prochaine de granules bon marché en provenance des Etats-Unis et produites à base de gaz de schiste pourrait contraindre les producteurs de vierge à inverser le tendance plus tôt que prévu.