Recyclage plastique : Coca Cola pousse le bouchon, plus loin
Après avoir, à l'automne dernier, inauguré une co-entreprise fondée avec APPE, pods lourd européen du recyclage du PET, unité dénommée Infineo, implantée en Bourgogne à Sainte-Marie-la-Blanche, laquelle récupère les bouteilles en plastique devenues déchets, produites par Coca-Cola, qui sont collectées en partenariat avec les municipalités, pour en faire des granulés de plastique recyclables, le géant américain du soda a investi dans un atelier qui lui permet de produire de nouvelles bouteilles avec celles qui finissaient à la poubelle. Environ 8,7 millions d'euros ont été investis dans Infineo, ce qui a permis d'augmenter sa capacité de production de 70%. Cette usine a d'ailleurs intégré également, un centre pédagogique visant à accueillir 5 000 jeunes par an, afin de les sensibiliser à l'importance du recyclage, ce qui assure, aussi, à l'industriel une meilleure image régulièrement ternie par les études sur l'obésité et la malbouffe...
Six mois plus tard, l'entreprise américaine qui dispose désormais de 5 sites en France, pousse sa stratégie « mondiale et locale » (on produit là où l'on vend) plus avant : mardi 17 juin, elle a inauguré officiellement son premier atelier de préformes français (sorte de petits tubes à essai, fabriqués à partir de matières recyclables qui sont ensuite soufflés pour devenir des bouteilles), à Grigny dans l'Essonne, ces préformes étant nées de la transformation des granulés (produits pas Infineo) associés à de la résinee recyclée... Les premières bouteilles ainsi fabriquées sont sorties en décembre 2013 ; l'atelier affiche une capacité de production d'environ 1,5 million unités par jour. Ce nouveau pas en avant vers l'intégration de la fabrication des bouteilles, aurait nécessité un investissement de l'ordre de 16 millions d'euros...
Une chose est sûre : la démarche est très intéressante pour l'entreprise puisque, grâce à l'atelier de préformes, elle « optimise ses coûts, diminue les volumes transportés (266 000 km en moins par an) et contrôle davantage ses produits finis ». Elle est très instructive, aussi : Coca-Cola Entreprise intègre en effet, de manière très concrète, le recyclage de ses propres bouteilles pour en faire de nouvelles, lesquelles seront réintégrées dans le cycle de production de la firme.
Avec ce schéma, dès lors qu'il serait poussé à grande échelle, la firme n'aurait nul besoin de travailler avec des entreprises de recyclage indépendantes spécialisées dans la préparation du rPET... La boucle serait bouclée, certes, mais sans les recycleurs. Est-ce cela que l'on appelle l'économie circulaire ?