Recyclage plastique : cessons de tourner autour du pot...

Les acteurs du recyclage sont quasi unanimes : recycler plus est possible ; il suffit d'investir et de s'investir... Ce fut le sujet principal du débat qui s'est tenu lors du dernier congrès de la Fnade, comme c'est le credo des adhérents de Federec, et aussi la volonté des collectivités locales de se voir délestées grâce à un recyclage plus poussé, de tonnages d'OMR dont elles se passeraient bien quand dans ces OMR, il y a de la matière recyclable, mais non couverte par la REP... Pour ce qui est des investissements, les recycleurs ont démontré leurs capacités à développer leurs outils industriels, et se déclarent favorables à l'idée de faire davantage. Il faudrait pour cela optimiser la collecte, et être assuré que débouchés il y a... Aussi, d'aucuns sont montés au créneau au niveau européen pour demander à la Commission européenne de fixer un contenu recyclé minimum pour les plastiques...
Recycler ses déchets et les transformer en matières premières chez soi est une bonne philosophie que personne ne saurait condamner, d'autant que la Chine a mis le hola à l'importation de matières désormais jugées un peu trop brutes à son goût.

Après avoir accusé le coup, il a bien évidemment été question de ne pas perdre de temps et de réflechir à comment s'en sortir.
Nombreux sont les industriels qui conviennent qu'il s'agit là d'une opportunité exceptionnelle pour repenser l'industrie du recyclage afin de mieux l'intégrer au coeur d'une véritable économie circulaire, un concept auquel personne n'est allergique, au contraire, pour autant que chacun des maillons de la chaine y trouve son compte, sans pour autant éliminer d'un trait de crayon, la grande exportation, dans la mesure où des unités consommatrices de matières recyclées se multiplieront ailleurs qu'en Chine, … et qu'il est difficile d'imaginer la Chine n'important plus rien en terme de matières recyclées.
Le tout est de tirer les leçons du séisme : produire et proposer de la qualité, y compris pour les catégories de déchets pour lesquelles c'est plus difficiles. Et puis bien sûr, recycler plus dans nos contrées ne serait ce que parce que les réglementations vont dans ce sens. Ce qui suppose de multiplier les débouchés, ce qui passe notamment par un taux d'incorporation de matière recyclée revu à la hausse.

Les impacts sur l’industrie européenne de la volonté de la Chine de limiter ses importations de matières premières plastiques de recyclage depuis le 1er janvier 2018, ont pour conséquence directe, on l'a bien compris, que des flux d'importance sont désormais disponibles sur le territoire communautaire, sans suffisamment de débouchés.Face à cette réduction de la demande, l’Union européenne doit créer un marché performant pour les plastiques recyclés, qui inciterait à une hausse de la qualité, attirerait les investissements dans des usines de recyclage de plastiques et rétribuerait les bénéfices environnementaux.
"La sécurité juridique apportée par un contenu recyclé minimum pour les emballages et produits en plastique bénéficierait à l’ensemble des Etats-membres, aux entreprises de collecte, tri et recyclage, ainsi qu’aux fabricants", argumente le collectif.
"De plus, la visibilité économique est essentielle pour susciter les investissements, et un contenu recyclé obligatoire permettrait de créer les conditions d’un nécessaire choc de la demande. Par ailleurs, un contenu recyclé fixé par la loi n’est pas sans précédent : pas plus tard que l’année dernière, la Californie a fixé un contenu recyclé obligatoire pour les emballages de boissons".
Les nouvelles directives européennes (notamment directive-cadre déchets et directive emballages) fixent des objectifs de recyclage ambitieux, qui ne sauraient être atteints en l’absence de débouchés suffisants en aval pour les matières premières de recyclage produites à partir des déchets collectés et triés.



Envisager de nouvelles approches afin d’encourager l’approvisionnement en résines recyclées, au travers d’incitations économiques et de sanctions.
