Recyclage papier : ondes de chocs en cascades chez Arjowiggins…

Le 16/04/2014 à 9:26  

Recyclage papier : ondes de chocs en cascades chez Arjowiggins…

Alors qupapierse l'usine papetière Arjowiggins de Bessé-sur-Braye fait partie du programme de relance du groupe industriel Sequana, qui prévoit notamment la création d'une unité de pâte recyclée, on apprenait, via l’AFP, que l’usine de Saint-Omer serait susceptible d’être fermée en juin 2015, à défaut d’un repreneur... La nouvelle a fait l’effet d’une bombe au sein des personnels… et plus globalement dans le secteur du recyclage.
Il y a quelques mois, fin 2013, étaient évoquées les difficultés financières du groupe Sequana, dont fait partie la filiale Arjowiggins et son usine de Bessé-sur-Braye (dans la Sarthe). Depuis (de source bourse.finances-trader.fr) le groupe a signé des accords avec ses créanciers, pour relancer ses activités ; le site de Bessé serait l’un des plus privilégiés : non seulement, il permettrait de consolider la production de la division graphique, mais en outre, on y prévoir l’installation d’une unité de pâte à papier recyclée qui serait opérationnelle mi-2016 (une quarantaine de postes serait à pourvoir sur ce site relooké), afin de renforcer la position d’Arjowiggins sur le marché des papiers recyclés «où il est leader en Europe», explique le groupe.

Ailleurs en France, on ne voit pas la vie en rose…
Fondée en 1834, si elle n’est pas rachetée, la papeterie Arjowiggins de Wizernes (appelée jusqu’en 1981, les Papeteries de l’Aa avant d’entrer dans le giron d’Arjowiggins) fermera en juin 2015. Boom ! C’est ainsi que les 307 salariés (dont beaucoup ont plus de 20 ans d’ancienneté) ont appris que l’unité de production était mise en vente et en sursis (à défaut d’une reprise). Le papier graphique va mal en France (ce qui nous a été confirmé dans le cadre de la conférence de presse de la Copacel qui s’est tenue le 1er avril dernier) : dans le cas qui nous occupe, -8% par an. Les difficultés ne sont pas les mêmes, certes, pour ce qui concerne les papiers couchés (le gros de la production de Wipapiers recyclészernes), mais les baisses sont là, récurrentes, depuis plusieurs années. Or, Wizernes produit du papier couché standard, à une face, et à base de papier recyclé…

  Au demeurant le dirigeant de l’usine rappelait qu’on « dispose de deux millions de tonnes en trop, sur le marché (15 fois la production de l’usine qu’il dirige) ; cette surcapacité européenne tire évidement les prix vers le bas tandis que le coût des matières premières, la pâte à papier et les produits chimiques, mais aussi celui de l’énergie est élevé, ce qui impacte les marges et fragilise les usines… Le but du groupe est de recentrer, dans la Sarthe, la gamme des papiers couchés standards et les clients les plus rentables »…
Si la situation était délicate, des mesures avaient été prises pour y remédier : le développement d’une gamme à partir de papier recyclé en 2008, la réorganisation, l’optimisation des coûts, l’arrêt en 2012 de la production au Danemark ont permis de récupérer des volumes pour les usines françaises. Deux ans plus tard, l’entreprise connait les mêmes affres…

De source AFP, on indique que le groupe papetier Sequana a annoncé jeudi 10 avril, une augmentation de capital de 64 millions d’euros et un plan de restructuration qui comprend des cessions d’usines en France, voire des fermetures, après une aggravation de ses pertes (sa perte nette s’est élevée à 301 millions d’euros en 2013, contre 123 millions d’euros l’année précédente).
Sequana, qui est très affecté par la dégradation du marché du papier, a expliqué ce dérapage par des dépréciations d’actifs pour 262 millions d’euros et par des coûts de restructurations pour 48 millions d’euros. Le chiffre d’affaires de Sequana a reculé de 7,7% à 3,3 milliards d’euros l’an dernier Pour faire face à la dégradation de ses performances, le groupe a signé avec ses banques un accord de principe «sur la restructuration globale de (sa) dette», qui s’élevait à la fin de l’année dernière à 537 millions d’euros, stable par rapport au 538 millions de papiersl’année précédente.

Pour ce qui touche au plan de restructuration, il concerne les divisions «papiers graphiques et papiers de création» de sa branche Arjowiggins, pour concentrer ses activités «sur les marchés de spécialité où il est leader». Le groupe confirme qu’il va « recentrer la production de la division graphique sur les usines française de Bessé-en-Braye (Sarthe) et Le Bourray (Sarthe), un projet qui impliquerait la cession ou la fermeture en absence d’un repreneur de l’usine de Wizernes près de Saint-Omer ». Pour ce qui est de la division papiers de création d’Arjowiggins, elle serait recentrée sur le site de Stoneywood (Royaume-Uni), « cette réorganisation entraînerait la cession ou, en l’absence de repreneur, la fermeture de l’usine de Charavines (Isère) qui emploie 170 personnes, la réduction du nombre d’équipes à l’usine de Chartham (Royaume-Uni) et le recentrage progressif de l’usine de Gelida (Espagne) sur le marché de la reliure», a-t-il précisé.