Recyclage : mer d’huile entre Total et Veolia

Le 23/11/2012 à 20:45  

Recyclage : mer d’huile entre Total et Veolia

huile noire Les deux géants se sont rapprochés afin de recycler ensemble les d'huiles de moteur usagées. Pour ce faire, les deux entités ont récemment inauguré dans la zone portuaire du Havre, une usine de recyclage détenue à 65% par Veolia et 35% par Total, qui constitue la deuxième du genre en France qui doublera la capacité de traitement hexagonal. Et ce n’est pas du bidon !

 Tout baigne entre Total et Veolia, associées pour recycler des huiles noires de moteur usagées, histoire de consommer un peu moins de pétrole. Ce n’est pas une exclu, puisqu’il existe déjà une unité de ce type sur l’Hexagone. Pour autant, la capacité française de recyclage qui ne représentait qu’un tiers de la consommation annuelle d’huiles de moteur, sera, par ce nouvel investissement, doublée.

Osilub, tel est le nom de l’entité, est installée dans le port du Havre : elle sera à même de traiter 120 000 tonnes annuelles, à plein rendement, dès l'été 2013 et a nécessité un investissement de 55 millions d’euros. Veolia Propreté, qui fait dans ce domaine d'activité ses premiers pas, a déjà lancé la construction d'une autre usine du même type et utilisant le même process, de l'autre côté de l'Atlantique, au Québec ; cette dernière est programmée pour bénéficuer d'une capacité de 60 000 tonnes, dès mai 2013.

Aujourd'hui, un quart des huiles collectés est traité à l'export
« Aujourd’hui, la moitié des huiles usagées collectées est réutilisée comme combustibles dans des cimenteries ou des incinérateurs de déchets industriels, l’autre moitié est recyclée mais pour un quart hors de France », explique Jacques Tricard, directeur de l’usine Osilub. Le procédé de distillation retenu permt un rendement de 75%, contre 45% pour son concurrent français. « Avant ce recyclage s’effectuait par filtration, en générant comme déchets des goudrons acides, très coûteux à traiter », explique-t-il. Via cette nouvelle unité, on est fier d'annoncer que les 25% de déchets se présentant sous forme de bitumes, seront ensuite valorisés par incinération.
Pour l'heure, les deux partenaires misent sur un taux de rendement interne de 12 à 14%, un rendement possible à condition que le pétrole se maintienne au dessus de 60 à 65 dollars le baril.