Recyclage : Marc Péna change de branche

Le 22/12/2015 à 22:19  

Recyclage : Marc Péna change de branche

Marc Péna Comme cela a été récemment souligné, Marc Péna compte parmi ceux qui affichent à leur compteur plus de 20 ans de vie syndicaliste au service du recyclage : président du syndicat Federec sud-ouest atlantique de 1995 à 2002, il succède à Pascal Sécula en 2002, et ce jusqu'à la fin de la semaine dernière, à la tête de Valordec, le syndicat créé (et présidé) en son temps par Daniel Belthé : à l'origine, Valordec avait pour vocation de rassembler toutes les entreprises qui recyclaient autre chose que les matières traditionnellement traitées. DIB, déchets verts, déchets du BTP, CSR, tous ces déchets ont pu être « syndicalisés » grâce à des chefs d'entreprises qui y ont cru. L'avenir leur a d'ailleurs donné raison...

 Crée par Daniel Belthé peu de temps après que la REP ait fait sa première apparition en France, Valordec avait pour vocation de rassembler les entreprises qui faisaient autre chose que du recyclage traditionnel : au cœur des années 90, le récupérateur de DIB (mélange de papiers, cartons, bois et autres plastique alors récemment interdits de décharge pour cause de recyclabilité), avait bien du mal à trouver le syndicat qui convienne à cette activité nouvelle, parmi les structures existantes au sein de Federec. Il en allait d'ailleurs de même pour le recycleur de déchets verts, qui se proposait de se lancer dans le compostage à l'échelle industrielle, et autres déchets du BTP...
Pascal Sécula, puis Jean-Michel Boulmier succédaient à Daniel Belthé quelques années plus tard. Puis ce fut au tour de Marc Péna, agronome de formation, se régalant de botanique, n'ayant donc pas été le dernier à s'interesser à la valorisation du déchet vert (compost), de se présenter et d'être élu à la tête de la structure que l'on appelait volontiers (mais amicalement), le syndicat fourre tout... Nous sommes en 2002.

Que de chemin parcouru depuis lors, par ces passionnés, un tantinet têtus (formule affectueuse et non pas « critiqueuse »), menés par un Marc Péna convaincu d'être sur la bonne voie, qui ont martelé d'années en années des arguments dont il n'y avait pas grand chose à jeter... jusqu'à l'obtention de premiers résultats prometteurs.
Quelque temps plus tard, en effet, la normalisation du compost entre en piste... et s'impose peu à peu : plus question de mélanger les genres, de proposer tout et n'importe quoi aux agriculteurs et autres horticulteurs. La formule générique ne doit plus être de mise : le compost se doit d'être normé, d'une qualité donnée (avec traçabilité) et régulière, afin d'en faciliter le débouché et pouvoir le proposer comme un amendement organique effectif et n'ayant rien d'ordinaire.
Autre victoire que celle de l'après Grenelle, quand Nathalie Kosciusko-Morizet reprend presque à la lettre, dans ses conclusions, les propos tenus par le président de Valordec, soulignant que grâce au CSR, qui constitue un excellent moyen pour éviter des tonnages de déchets mis en décharge, il est possible de fournir de l'énergie made in France, à un prix attractif, aux industries qui pourraient ainsi, mieux maîtriser leurs coûts... C'est sans compter que la ministre de l'époque reconnaissait par là même, que le recyclage pouvait être une voie de traitement des déchets à grande échelle, mettant ainsi en place le rôle fondamental que peut avoir Federec...

Le raisonnement a fait son chemin ; à telle enseigne que pas plus tard que la semaine dernière, le ministère aurait retenu quelques pistes favorables aux recycleurs des déchets du BTP (qui étaient membres à part entière de Valordec, avant de bénéficier d'une branche bien à eux), mais également aux producteurs de CSR... à la grande satisfaction de Marc Péna qui quitte la tête de Valordec (et change de branche puisqu'il devient vice-président de Formarec, 100% dédié à la formation dans les métiers du recyclage), heureux du travail accompli, ravi d'avoir avec ses pairs, obtenu peu à peu une écoute bien méritée, puisque sur le terrain, on n'a jamais cessé de bosser, histoire de démontrer que l'on sait ce que l'on fait, à savoir jamais de l'à peu près...
Jean-Pierre Luthringer (Praxy) qui faisait équipe avec Marc, en qualité de membre du conseil d'administration de Valordec, prend la suite. Nul doute qu'il aura à cœur de rester sur la voie qui a été tracée par ses prédécesseurs, depuis la naissance du syndicat …