Recyclage : les câbles sous marins refont surface

Le 20/03/2014 à 19:09  

Recyclage : les câbles sous marins refont surface

câbles sous marins Ce n’est pas une bagatelle que de remonter des câbles et les recycler ; pour autant, Alcatel qui a posé 500.000 km de câble depuis ses débuts, qui répare, le cas échéant (300 000 km sont en maintenance), a relevé le défi de recycler ces câbles hors d’usage, datant des années 70, qui jonchent les fonds marins : l’industriel a mis en place Alcatel Lucent Submarine Networks, deux nouvelles lignes, sur son site nordiste, à Calais...

L’activité, qui a été lancée en 2013 par Alcatel disposant de ses propres bâteaux pour aller à la pêche aux câbles, a bénéficié d’une audience certaine…
Il faut dire que le câble, ça la connait ; la firme produit jusqu'à 38 000 km de câbles sur son site calaisien par an. Récemment, l’usine nordiste a injecté un million d'euros environ, afin de développer son activité recyclage, via une ligne pilote. Six mois plus tard, la rentabilité n’est pas un leurre : 8000 tonnes de matériaux ont été valorisés sur le site. Alcatel explique bien volontiers qu’un kilomètres de câble transatlantique permet de récupérer 380 kg de plastique (polyéthylène noir) et 290 kg de cuivre ou bien 1000 kg de polyéthylène blanc, 130 kg de cuivre et 300 kg de ferrailles …
A plus grande échelle, 4000 km de câbles préservent 6000 tonnes de CO2…
En d’autres termes, et très concrètement, le site est passé de 500 m de câble recyclé par jour, à près de 25 km. Avec deux lignes de plus, on multiplie par deux et les tonnages dédiés au recyclage et  le chiffre d’affaires…

 Il faut dire qu’il y a de quoi faire : les câbles dépassés par le progrès, mis sur le sable, ne manquent pas (50 000 km au bas mot). On ne les voit pas, on n’y pense même pas, mais… si l’on a pu développer, tout au long du siècle dernier, la communication, c’est qu’il existe quelque part, de fabuleuses courroies de transmissions : les câbles ! Les fonds regorgent de ces gros câbles de transmission sous-marins hors d'usage…Ce sont des câbles qu'Alcatel a parfois vendus, dont l'entreprise n'est plus propriétaire et qu'elle rachète aux opérateurs pour le redevenir et pouvoir ensuite les recycler. Ils refont surface, sont rapatriés et recyclés, à Calais. Là, ils sont décomposés sur la ligne pilote.
« La première étape consiste en la séparation du polyéthylène noir et du cuivre » a expliqué Rudy Haffringue, responsable de la revalorisation Câbles et par conséquent de cette mission. Puis, le polyéthylène passe dans le système de découpe, de façon à obtenir des demi-coquilles, tandis que le cuivre passe au broyeur. La dernière étape vise à séparer le cuivre, de l'acier».recyclage

 Dans la mesure où les résultats sont on ne peut plus satisfaisants, on a installé deux nouvelles lignes de recyclage, en apportant quelques modifications, ce qui permet à l’acticité d’entrer véritablement dans une phase industrielle ; ainsi, on travaillera désormais en hauteur, « ce qui nous permettra de récupérer les différents composants sans arrêter les lignes de production, avec à la clé un gain significatif de productivité ».
Il faut dire que l’on va sérieusement augmenter les cadences : l’objectif affiché est de recycler 50 km de câbles par jour. Redoutable…
De plus, ce qui ne gâte rien, c’est du made in France pur jus : le process est fabriqué à Calais, le recyclage à proprement parler, se pratique à Calais, et c’est une première mondiale que de recycler ces câbles à cette échelle, indique Alcatel.