Recyclage : le plomb de seconde de fusion au service du photovoltaïque...
Utiliser du plomb contenu dans les batteries, lequel aurait été recyclé, puis intégrer la matière dans la fabrication des panneaux photovoltaïque n'a rien d'hérétique. C'est si vrai qu'une équipe de chercheurs du MIT, Massachusetts Institute of Technology, est parvenue à produire des cellules photovoltaïques par ce biais. Si ce qui est pour l'heure une innovation non commercialisable, prenait place sur le marché, il y a fort à parier que l'usage du plomb recyclé pourrait sérieusement abaisser le prix des panneaux solaires...
La production de batteries n'est pas en passe de caler : elles sont largement utilisées dans le secteur automobile, mais pas seulement... La connectique, la voiture électrique, et autres joujoux tels que les tablettes incorporent en effet, ces précieuses batteries sans lesquelles rien ne semble possible, en l'état actuel de la technique... C'est sans compter qu'elles doivent être toujours plus autonomes, rapidement rechargeables et performantes ! Autant dire que l'enjeu est de taille...
Le secteur automobile est évidemment un cœur de cible essentiel pour les nouvelles générations de de batteries, à telle enseigne que la traditionnelle batterie au plomb disparaîtra (même si ce n'est pas pour tout bientôt). Si le recyclage des batteries automobile sert essentiellement à produire de nouvelles batteries, il faudrait pouvoir diversifier les débouchés afin d'assurer à la matière recyclée une autre voie le jour où le plomb ne pourra plus intégrer la fabrication des batteries.
Cette projection sur l'avenir a généré des expérimentations et expériences forts intéressantes : des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology ont en effet trouvé le moyen d’utiliser le plomb des batteries automobiles pour fabriquer des cellules photovoltaïques.
Forts de cette découverte, ils ont commis un article scientifique qui a été publié par la revue Energy and Environmental Science : ces scientifiques exposent que leur innovation repose sur les avancées considérables réalisées dans le domaine des cellules photovoltaïques, puisque celles-ci peuvent désormais être fabriquées à partir de la pérovskite (une voie alternative au silicium) qui permet un bon rendement en matière de conversion photovoltaïque (plus de 16 %) d'une part, et à un coût bien moindre, d'autre part.
A ce stade, on pourrait penser que tout va bien et même très bien. Mais les chercheurs invoquent un inconvénient majeur : la pérovskite nécessite du plomb. Sauf que... l'inconvénient en question se recycle en avantage. En effet, l’équipe du MIT indiqué avoir découvert le « truc » pour organiser un cercle vertueux (voir YouTube).
De manière pragmatique, on utilise le plomb des batteries automobiles, lequel subit un process de recyclage, afin de fabriquer des cellules photovoltaïques en pérovskite. Le must, c'est que le plomb de seconde fusion assure les mêmes performances que le métal primaire, d'où l'idée qui n'a rien d'extravagante de constituer une filière de recyclage à grande échelle, ce qui permettrait par effet induit, de faire baisser le prix des panneaux solaires. Les auteurs de l'article considèrent déjà qu'avec une batterie automobile recyclée, on pourrait produire des cellules photovoltaïques pour équiper une trentaine de foyers. Procédé relativement simple, moins énergivore, que la technique utilisant le silicium... que du bonheur à venir, donc, d'autant que les panneaux ainsi produits seront eux-mêmes recyclables...