Recyclage : le noyau dur de Phyto-Valor

Le 12/11/2013 à 19:11  

Recyclage : le noyau dur de Phyto-Valor

noyaux de pêches et d'abricots Voilà une entreprise toute jeune, créée il y a deux ans, par Franck Janier-Dubry, en Ardèche, lequel s’est donné pour mission de collecter des déchets végétaux provenant de l’agro-industrie, dont personne ne se préoccupe vraiment : les noyaux de pêches et d’abricot. Deux ans plus tard, force est de constater qu’il ne s’est pas cassé les dents. Recycler ces coques sous la forme d’un gravier alternatif d’origine végétale, substitut au classique gravier de décoration d’origine minérale, constitue une originalité. Et ce n’est pas tout…

 Confitures, compotes et autres glaces sont issues de la transformation massives de fruits, avec évidemment le prélèvement obligé des noyaux. Avant la naissance de l’entreprise, ces tonnes de noyaux partaient en incinération. Aujourd’hui, ces déchets constituent la matière première de la société Phyto-Valor, implantée en Ardèche et soutenue par Ardèche Développement.

Issus de l’agro-industrie, ces sous-produits sont valorisés dans un certain nombre de pays, dont l’Afrique du Sud, sous forme de gravier végétal. C’est précisément après un déplacement dans ce pays qu’est née l’idée de reproduire et développer cette activité en France.
Les coques sont récupérées chez les producteurs, puis elles sont lavées, séchées, broyées et polies sur une installation maison, qui aura nécessité un investissement de 250 000 euros, pour démarrer.

Commercialisés sous la marque «Biogranulats» et principalement destinés aux travaux d'aménagements paysagers extérieurs, chemins viticoles, parkings, trottoirs, ou encore allées de jardins, ces noyaux concassés sont résistants et évidemment 100 % naturels : à utiliser sur toutes zones à gravillonner ou en qualité de paillage pérenne dans le jardin, ils sont « faciles à utiliser et se présentent des teintes chatoyantes» (...).  L'entreprise parvient ainsi à traiter environ 1 000 tonnes par an de noyaux, dont il ressort 650 tonnes par an de ces graviers végétaux. Cerise sur le gâteau, les amandons sont valorisés par pressage sous forme d’huile cosmétique (pêche) et partent à l’export sur des filières agroalimentaires au Moyen Orient et en Asie (abricot).
« Les résidus de pressage (tourteaux) sont quant à eux recyclés dans l'industrie de fabrication d’aliments pour le bétail ». Au final, donc, une valorisation totale de ces déchets de fruits.

 Fort de ces premiers pas prometteurs, le dirigeant cherche actuellement à se diversifier mais aussi à monter en gamme. Aussi, il s'est récemment rapproché de pôles de compétitivité et recherche un industriel OK pour investir à ses côtés afin de développer son procédé. D’autres projets sont par ailleurs à l’étude : Phyto-Valor s’intéresse en effet aux gisements de noyaux de cerises afin de se lancer dans leur valorisation. Le dirigeant s'intéressé également à de nouveaux procédés de traitement ; la micronisation compte parmi ceux-ci : l'idée consistant à faire une tentative de percée sur le marché des abrasifs de sablage.