Recyclage : le consommateur est-il une bonne poire ?
Que c'est délicieux une bonne poire verte : une texture tendre, un goût suave et si elle est bien mûre, cette sacré poire, elle est encore bien meilleure. Maintenant, ceci dit, pensez-y un peu à l'image de ce beau fruit et associez le au consommateur qui ne cesse d'être sollicité pour trier, recycler et à qui on demande en plus de payer de plus en plus cher pour collecter sa poubelle et traiter ses déchets. Je ne sais pas pas pour vous, mais en tout cas, en ce qui me concerne, j'ai souvent la désagréable sensation que la bonne poire, c'est moi. Explications dans le texte...
Avez vous remarqué que la plupart du temps les industriels affichent des résultats et une politique de recyclage exemplaires. A les entendre, ils auraient une réelle maîtrise du recyclage de leurs produits, même s'ils le délèguent à des éco-organismes, et que dans certains cas leurs matières posent à la base des problèmes de recyclabilité !.
Sans rentrer dans le détail, quelques exemples dans une récente actualité viennent à l'esprit qui illustrent la démagogie des industriels à l'égard de leurs consommateurs lorsqu'ils leur parlent de recyclage. De quoi à se demander, si le monde ne tourne pas à l'envers. En effet, ne serait ce pas plutôt au producteur de mettre en place un recyclage efficace au lieu de culpabiliser et mettre à contribution son client ?
> Le recyclage des piles : est-ce que vous vous souvenez de la distribution l'année dernière d'un million de petits cubes de collecte dans les boites aux lettres des parisiens. On leur demandait de stocker leurs piles usagées chez eux, puis de les ramener dans les points de vente et ceci via une petite boîte en carton de quelques centimètres. Que d'énergie, et il faut vraiment que le consommateur soit motivé pour transporter sa boîte en carton !
> Le recyclage des bouteilles d'eau en PET : tout d'abord n'oubliez comme vient de le rappeler la Chambre Syndicale des Eaux Minérales qu'elles ne "seront recyclées que si elles sont déposées dans le bac de tri appropriée." Et puis ensuite si le bon geste du tri est fait. C'est à dire " dévisser le bouchon, écraser la bouteille dans le sens de la longueur et revisser le bouchon ". Alors bien sûr, " grâce à ce geste de tri, une bouteille sur deux est recyclée. Nous pouvons faire mieux. Avec l’implication de tous, nous pouvons améliorer ces performances " explique l'organisme professionnel. Mais, attention : à force de solliciter son client, ne risque-t-on pas de l'inciter à changer son comportement, l'acte de consommation devenant bien trop contraignant.
En même temps, le débat est peut-être plus général et dépasse le seul contexte du recyclage. Ce billet d'humeur pourrait ainsi s'achever par une interrogation : Aurions nous oublier la dimension de plaisir dans cette société de consommation ?