Recyclage : et si l'on faisait un tabac?

Le 25/04/2014 à 8:53  
Recyclage : et si l'on faisait un tabac?
mégots de cigarettes Collecter, recycler, et même, parait-il, incorporer la matière pour fabriquer des palettes en plastique... c'est l'idée. Le moyen pour y parvenir est pour le moins original : une boite américaine spécialisée dans le recyclage des déchets, TerraCycle, a choisi Brest comme base, et une association locale pour opérer une collecte particulière : celle des mégots de cigarettes. On ne rigole pas! Il parait que c'est du sérieux...

Afin de mener à bien un projet original, les américains ont choisi La Cavale Verte comme bras armé, une association créée en novembre 2012 en partenariat avec les Américains, présidée par Sophie Grimaud, établie à Brest, dédiée principalement au compostage : l'opération consistant à tenter de donner une seconde vie aux mégots a débuté il y a peu. Orchestrée par 39 « brigades des mégots » réparties un peu partout en France, cette opération consiste à vider les cendriers, à rassembler leur contenu et à recycler la matière pour l'incorporer dans la fabrication de toutes sortes d’objets d’ameublement ou sous forme de palettes…
Si la pratique a vu le jour au Canada, avant de passer les frontières et se rendre aux Etats Unis puis en Espagne, mais aussi en Australie, ce serait une première en France…

On ne sait comment et qui a fait des comptes, mais on estime à 30 milliards par an, le nombre de mégots balancés chaque année. L’idée est de lancer des collectes afin de rassembler la matière et initier un process de recyclage à proprement parler : fumeurs, à vos paquets ! Il faudrait en effet 2.483 filtres de cigarette pour fabriquer un seul banc d'extérieur (via un mélange de 10 % de ce plastique recyclé à partir des mégots et autres plastiques recyclés, mélangé à du plastique pur). La France aurait déjà ainsi récupéré 180 000 mégots…

Si le pacte est scellé dès 2012 entre La Cavale Verte et TerraCycle, ce n’est que récemment que la structure américaine a sollicité la petite française pour aller plus avant. Séduite par l'idée, la mairie de quartier de Saint-Pierre s’est associée au projet, en mettant en place un premier point de collecte.
Les agents d'entretien, qui vidaient auparavant les cendriers dans des poubelles ordinaires, récupèrent désormais ces déchets avant de les vider dans un seau spécialement réservé à cet effet : le fumeur, obligé de cloper dehors, et d’écraser ses mégots et autres papiers d’aluminium dans les cendriers situés aux entrées de bâtiment, participent à l’opération, sans le savoir.

Et c’est ainsi que depuis début mars, le seau se remplit peu à peu… Dès lors que les nuisances olfactives ne seront pas trop dures, il est question de multiplier bientôt les points de collecte.
A l’issue de quoi, le tout serait transféré du côté de La Rochelle : là, le tout serait récupéré et travaillé. « D’un côté, l'acétate de cellulose que l'on trouve dans les filtres de cigarette, sera recyclé pour en faire du plastique. De l’autre, les cendres et le tabac restant dans les parties non fumées serviront à produire du compost», a expliqué très sérieusement la responsable des projets de recyclage chez TerraCycle, Laure Cucuron. « Pour l'instant, il est question d'incorporer cette matière essentiellement dans des meubles à usage industriel», notamment des palettes. Le hic en effet, c’est qu’en dépit des faibles proportions de cette matière recyclée dans le mobilier, ça sent un tantinet la nicotine… On chercherait donc le moyen de réduire ces odeurs de manière à ce que le meuble soit apprécié par les non fumeurs… On ne sait pas si on mégote ou pas avec le prix de ces mobiliers, ni même si l’ensemble des opérations coûte bonbon, ou non…
Vous souhaitez participer à la « brigade des mégots »? Contactez TerraCycle au 09.75.18.09.85.
Info ou intox, on ne sait. Parce que tout ceci ressemble à un poisson d'avril...