Recyclage : et les mégots alors !?
Les « vieux de la vieille » le savent : de leur temps, les mégots ne traînaient pas puisqu’ils étaient collectés et cotés. Et oui ma p’tite dame. Ce tabac de récupération était revendu, émietté, nettoyé des souillures et reconditionné en paquet de 4, le fameux « P4 », meilleur marché que le neuf. Plus moderne et tout aussi original, le recyclage des bouts filtre est d’actualité : à l’origine de la formule, une styliste…
Arrêtons désormais de taper sur les fumeurs : qu’ils soient adeptes de la Gauldo ou du Havane, ils paient cher leur goût pour la fumée. Mais maintenant que le filtre peut être recyclé, que cela suppose des ramasseurs de mégots et donc de la création d’emploi, chapeau bas ! Fumer pourrait devenir une activité d’utilité publique !
Trêve de plaisanterie…
Selon notre confrère belge « le Soir », ceci n’est pas une histoire belge mais une histoire vraie :
« Sensible à la cause environnementale, Alexandra Guerrero une jeune styliste chilienne, a trouvé un moyen de recycler les mégots de cigarettes : elle les utilise pour faire des vêtements. Son projet est original : elle ramasse les mégots de cigarettes sur les trottoirs de sa ville pour les transformer en vêtements. Elle en récupère les filtres, les lave et les sèche. Elle obtient ainsi une matière première qu’elle utilise, mêlée à d’autres, pour réaliser des vêtements. Ses créations sont ainsi composées pour 10% de filtres de cigarettes recyclés et pour 90% d’autres matières. Elle espère que l’idée va se développer dans le monde ».
Côté fringues, bonne nouvelle donc : on diversifie l’offre. Après les emballages, à savoir les bouteilles plastique d’eau minérale, qui atterrissent sur notre dos sous forme de vêtement polaire, le filtre de cigarette recyclé nous habillerait pour les prochaines collections.
Cela suppose la création d’un nouveau job : ramasseur de mégots. Remarquez, il suffirait de se poster devant n’importe quel bistro ou siège de société à l’heure de pointe, et en deux temps trois mouvements le bougre aurait fait le plein.
L’été venu, notre « jobeur » délocaliserait côté Atlantique ou Méditerranée où il pourrait bronzer tout en collectant (encore) les mégots jetés sur la plage. Car du mégot, il y en a partout. C'est l'avantage. De cette façon, son argent durement gagné ne partirait pas vite fait en fumée, au prétexte d’aller se reposer au soleil et profiter de ses congés payés. C’est pas une idée aux conséquences bénéfiques pour ce sacré pouvoir d’achat, ça ?????
On pourrait aussi, dans la foulée, bientôt imaginer les marchands de Marlboro et autres Camel, vanter autrement les mérites de leur produit. Une chose est sûre : en France, la loi interdisant de fumer dans les lieux publics n’aura eu qu’un impact limité sur la consommation de cigarettes. La baisse du pouvoir d’achat ne changeant pas grand-chose dans cette affaire. Si l’on en croit les chiffres de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies, 45 milliards de cigarettes ont été vendues entre janvier et octobre 2008 (contre 46,3 milliards en 2007 sur la même période), soit -2,75% ; la consommation annuelle tournant, bon an mal an, autour des 54 milliards de cigarettes. Autant de matière première pas chère et à portée de pieds. Alors vous commencez à y croire et à percevoir ce que ce recyclage changerait dans notre société ???