Recyclage des piles et accus : il faut désormais compter avec Recupyl
Un petit nouveau fait déjà grand bruit dans le domaine de la valorisation des piles et accumulateurs. Recupyl a en effet, développé sur quatre continents des implantations d'usines de traitement de ces matériaux si délicats à recycler. Société anonyme simplifiée issue d'un laboratoire de l'ENSEEG (Ecole Nationale des Matériaux, électrochimie, génie des procédés de l'Institut National Polytechnique de Grenoble), elle a levé des capitaux à Londres pour développer ses activités de recyclage au delà du secteur des piles et accumulateurs. Faroud Tedjar, Président directeur général de l’entreprise a récemment fait le point sur ses activités...
L’entreprise installée à Domène avait réalisé sa percée technologique en développant les premiers procédés chimiques et non thermiques de récupération des métaux contenus dans les piles salines et alcalines et des accumulateurs. Depuis, elle a développé plusieurs brevets et licences dans ce seul domaine du traitement des unités de stockage d’énergie. Les solutions proposées seraient avantageuses pour l’environnement. Avec 100 kilos de batteries, Recupyl récupère 18 kilos de papiers et de plastiques qui peuvent être valorisés par incinération, 27 kilos d’acier inoydables et 48 kilos de métaux non ferreux.
« Le problème est énorme, a souligné Farouk Tedjar, puisque il y a des centaines de millions de piles et accumulateurs mis sur le marché chaque année. En France, le taux de couverture en téléphonie mobile est de 103% ». Le procédé de Récupyl permettrait en France de réaliser un taux de reyclage de 68% supérieur à la moyenne européenne. Cette avance technologique a permis à Recupyl de se développer à l’international. L’entreprise est désormais représentée en Grande Bretagne, en Belgique, est majoritaire dans des filiales en Slovénie, en Espagne, et bientôt en Italie et en Grèce. A Singapour, Récupyl détient 60% de l’entreprise chargée de recycler les métaux des piles et accumulateurs, l’état de Singapour détenant 20% et un industriel local 20%. En Amérique du Nord, si le marché des USA est plutôt fermé, Recupyl est présent au Québec et au Mexique. Un licencié fonctionne au Brésil et un autre au Chili.
Fort des fonds levés à Londres, Recupyl a investi dans de nouvelles activités pour la récupération des terres rares des écrans cathodique ( CRT) mais elle s’intéresse à la valorisation du verre des écrans plats, à celui des écrans OLED ( fonctionnant avec des diodes électrluminescentes). Récupyl a également conçu un robot capable de démanteler les écrans en séparant 24 matériaux.
Farouk Tedjar explique aussi que Récupyl met au point des procédés pour la récupération des REFIOM ( Résidus des Fumées d’Incinération des Ordures Ménagères). Ces déchets sont jusqu’à présent traités comme déchets ultimes et finissent en décharges de classe 1 ( pour les déchets ultimes) sans récupération de matière, à un prix élevé, sans solution définitive pour l'environnement. Recupyl permet une valorisation, comme elle le permet pour les poussières d’industries métalllurgiques, le fer par exemple, pour lequel une unité de démonstration est en cours de montage en Belgique. Le traitement des poussières de zinc par exemple, permet de récupérer des sels de zinc pour la métallurgie du zinc, mais aussi des pigments qui peuvent entrer dans la coloration de bitumes ou de bétons. Il semblerait donc que Recupyl maîtrise un nouveau marché...