Recyclage des papiers et cartons : objectif à la hausse
L'industrie papetière a enregistré au 1er trimestre 2005, dans un contexte économique morose, un certain fléchissement de sa consommation de produits papiers-cartons récupérés (- 3,4%). Mais, les performances du recyclage en termes de développement durable ne sont pas remises en question: avec un taux de recyclage global de près de 58%, l'année 2004 marque un nouveau progrès alors que les papiers et cartons récupérés constituent la première source d'approvisionnement en fibres des usines papetières....
Après une année 2003 marquée par une évolution modérée, la consommation nationale de papiers cartons récupérés a enregistré en 2004 une croissance sensible de 2,7% soit un volume total de 5 942 KT. Avec un taux d'utilisation qui se maintient à 58 %,les papiers-cartons récupérés constituent la première source d'approvisionnement de l'industrie papetière française. L'évolution de fond enregistrée depuis ces 15 dernières années avec une progression du recyclage de 80% est confortée.
Cette progression, malgré l'absence de nouvelles capacités en France et des fermetures de sites, s'inscrit dans un contexte de croissance en volume pour l'industrie papetière. L'ensemble des secteurs utilisateurs a profité de cette tendance porteuse, en particulier les sortes ordinaires (+ 6,1%) et les sortes supérieures (+ 15%).
L'évènement majeur de l'année 2004 concerne la progression très significative de la récupération (+ 8,1%) qui dépasse, pour la première fois, les 6 millions de tonnes. Poursuivant la tendance observée depuis plusieurs années, cette accélération résulte de la mise en place de systèmes de reprise et de la généralisation des collectes sélectives sur le territoire, auxquelles a largement contribué l'industrie papetière à travers ses engagements dans la gestion des produits usagés. Gagnant 3,2 points par rapport à 2003, le taux de récupération atteint désormais 57,9 % se rapprochant ainsi de la moyenne européenne.
Plate-forme traditionnelle d'échanges, la France a connu au cours de 2004 des situations contrastées au niveau des imports/exports. Les importations baissent en volume de - 7,6% au global (baisse qui affecte toutes les sortes) alors que les exportations connaissent un nouveau bond (+ 20,6% par rapport à 2003) du fait du fort développement de la demande sur les sortes emballages (+ 23% pour les mêlés et + 31% pour les caisses cartons récupérées). Le solde net de la balance commerciale, excédentaire pour la première fois en 2003 avec +123 KT, enregistre une forte progression (+ 487 KT en 2004). Cette évolution montre qu'en 2004 la croissance de la récupération n'a pu être accompagnée de la progression des capacités de recyclage en France.
2005 : nouvelle capacité de recyclage, progression de la récupération
Dans un climat économique ralenti et incertain, l'industrie française du recyclage des papiers-cartons a démarré l'année 2005 avec un niveau d'activité en retrait (-3,4% par rapport au premier trimestre 2004), supportant les effets des fermetures de capacité de la fin 2004. La plupart des secteurs utilisateurs ont affectés par ce contexte morose, à l'exception des sortes supérieures qui progressent de 10%. Les tendances du 2e trimestre semblent cependant commencer à inverser la tendance.
Avec l'ouverture d'une nouvelle capacité de recyclage courant 2005, la reprise de croissance du recyclage devrait se confirmer au cours du 2e semestre.
Confirmant les résultats et les évolutions de 2004, la récupération poursuit sa croissance : le taux de récupération passe sur cette période à 60,5%, bénéficiant sans doute du déficit croissant de la balance des produits usagés (le volume des emballages importés est supérieur à celui des volumes exportés) du fait des délocalisations et des transferts de production.
D'après les premières statistiques douanières qu'il faut encore apprécier avec prudence, les échanges reflètent les évolutions constatées en 2004 : comme l'ensemble des pays européens, la France est un pays devenu structurellement excédentaire et l'orientation des exportations vers les zones où se sont implantées et développées les nouvelles capacités de production se confirme, en particulier l'Allemagne.