Recyclage des déchets ménagers : 3wayste pourrait s'exporter
Fabien Charreyre (dirigeant de la société Vacher avec ses deux frères), créateur de la technologie en question, qui bénéficie de quatre brevets internationaux, rappelle bien volontiers que l'enfouissement, comme l'incinération des déchets, constituent des modes de traitement qui relèvent du passé (même s'ils se sont révélés utiles et efficaces), et qu'il faut désormais envisager la gestion des déchets autrement.
L'une des innovations mises en œuvre à Polignac, consiste à avoir trouvé le moyen d’ouvrir les sacs-poubelles pour en vider le contenu, puis le trier, à raison de 20 tonnes/heure : de ce tri, il résulte trois flux qui connaitront des sorts utiles et distincts, à savoir du compost, avec un retour à la terre, via l'agriculture, du recyclage matière (acier, aluminium, papier, carton, etc.) avec commercialisation de ces matières recyclées, et avec le reste, une transformation en CSR qui permettra de produire de la chaleur, de l'électricité ou de la vapeur...
Pour revenir à ce procédé et à sa promotion, Altrions, la nouvelle filiale du groupe Vacher, a vu le jour très récemment : elle est en charge de développer en France et ailleurs, la commercialisation de cette techno fort audacieuse. Avec un argument massue qui ne laisse pas indifférent, puisque les promoteurs annoncent une division par deux ou presque, du coût du traitement des déchets traités « façon 3wayste » (qui seraient passés de 200 euros la tonne, à 107 euros, chez Altriom, étant entendu que le procédé permet par ailleurs, de vendre davantage de matières recyclées...
D'ores et déjà, les débuts de cette promotion sont prometteurs : des contacts jugés intéressants ont été établis avec les villes de Montréal, Québec, Gatineau, Trois-Rivières, ainsi que d'autres municipalités. Fabien Charreyre a indiqué que « des pourparlers avancés se tiennent avec une municipalité, dont le nom doit être tenu confidentiel », mais également qu'une « possibilité d’un partenariat public-privé a été évoquée avec la Ville de Gatineau ».
On n'en est pas à la concrétisation, certes, puisqu'il faudra satisfaire la procédure classique de l'appel d'offres, lors d'une prochaine passation de marché, et séduire par le prix, un facteur qui compte, en France, au Quebec ou ailleurs...
Il reste que cette façon de traiter les déchets ne laisse pas indifférent. Cela permettra-t-il un jour de faire l'impasse à grande échelle, sur le tri tel que nous le connaissons ? On n'en est pas là, même si d'aucuns y pensent, assurément... estimant que ce serait possible.
Sauf que ce ne serait sans doute pas vu d'un bon œil par certains, à commencer par les producteurs de bacs, notamment... Sans compter qu'un facteur de blocage pourrait jouer le rôle du grain de sable dans le rouage : quand on sait qu'il a fallu beaucoup de temps pour mettre en place la collecte sélective, nul doute qu'il ne sera pas facile d'abandonner la « bonne vieille habitude », que les collectivités ont peu à peu instaurée à force de campagnes de sensibilisation et de communication souvent onéreuses (mais aidées par les éco-organismes), afin d'inciter chaque concitoyen à pratiquer le tri de ses déchets via plusieurs poubelles...