Recyclabilité, ACV : l'emballage sous toutes ses coutures

Le 17/05/2012 à 12:10  

Recyclabilité, ACV : l'emballage sous toutes ses coutures
 Depuis ce 15 mai, le Musée des Arts et Métiers (Paris) propose au sein de sa collection Matériaux un nouvel espace de 130 m² dédié aux emballages alimentaires. A travers une scénographie contemporaine jouant sur les codes du packaging, les visiteurs pourront ainsi suivre leur itinéraire, de leur fabrication jusqu’à leur recyclage. Comment fabrique t-on les bouteilles, boîtes, barquettes et autres canettes qui peuplent nos placards et frigidaires ? Comment choisit-on les matériaux qui conservent nos aliments ?... Grâce aux différents jeux interactifs qui jalonnent ce nouvel espace, petits et grands découvriront qu’en matière d’emballage tout est possible...

 Ephémères, parfois encombrants, les emballages font partie intégrante du quotidien depuis de nombreuses années ; ils n’ont eu de cesse de se transformer dans les pays developpés. C’est l’industrie agroalimentaire qui est la première utilisatrice d’emballages ; les matériaux sont sélectionnés pour répondre à des cahiers des charges précis : santé du consommateur, conservation du goût, prolongation de la date limite de consommation... Le choix d’un matériau est d’abord guidé par sa capacité à conserver et protéger le produit, à le transporter et faciliter son utilisation ; mais aussi par son prix, sa recyclabilité ou encore sa transparence. Les habitudes des consommateurs jouent également leur rôle. Souvent perdus dans un "trop plein" d’informations, ces derniers se forgent des préjugés sur l’emballage alimentaire ; c’est pourquoi un nouvel espace d’exposition a été conçu au Musée des Arts et Métiers. Objectif : comprendre et redécouvrir l’emballage à travers sa fabrication et ses codes

 L’espace "Emballages alimentaires, l’innovation est dans la boîte !" a été pensé de façon à la fois pédagogique et ludique. Le visiteur individuel et les groupes scolaires pourront prendre part à différents ateliers, regarder des vidéos explicatives ou encore se rendre sur le site web dédié : emballages.arts-et-metiers.net. Tout à été conçu pour donner une vision plus concrète du cycle de vie des emballages alimentaires et des grandes innovations qui les ont transformés. Cet espace a bénéficié du mécénat du CNE (Conseil National de l'Emballage), de Tetra Pak, de Verallia (Saint-Gobain emballages), MS Emballages et Smurfit Kappa, avec la collaboration de l’Ademe, du Syctom de l'Agglomération parisienne, et d’Eco-Emballages.

 La réduction du poids des emballages a été un axe de recherche fort dès les années 1990, pour des raisons économiques et afin d’économiser les ressources naturelles. En 20 ans, le poids moyen des emballages en plastique a ainsi été réduit de -30% à -70% selon les produits ; les étuis en carton ont perdu 25% de leur poids, la canette nécessite en moyenne 80% de métal en moins pour sa fabrication, et la bouteille de vin en verre pèse 395 g contre 570 g. Le compromis entre allégement et conservation des propriétés mécaniques est quasiment atteint. En effet, dépassé un certain seuil, l’emballage perd en résistance et ne remplit plus ses fonctions. De nos jours, les éco-recharges tentent timidement de se développer dans le secteur de l’alimentaire. En travail également, la réduction du nombre de matériaux composant l’emballage afin d’optimiser toujours plus le recyclage et ainsi répondre au mieux aux objectifs fixés par le Grenelle Environnement.

emballages alimentaires Actuellement, de plus en plus d’emballages alimentaires sont composés de matériaux recyclés à base de déchets issus de la collecte sélective. Pour le métal et le verre, la pratique est ancienne et le recyclage presque infini. Pour le carton et les plastiques, le nombre de cycles et la part du recyclé dans les emballages sont limités car les propriétés mécaniques de ces matériaux se dégradent. Pour tous, le gisement dépend de la qualité des déchets et de la participation au tri. Avec l’épuisement des ressources pétrolières, le développement d’alternatives aux résines plastiques est très attendu. Marché encore marginal, les plastiques "biosourcés" représentent un réel espoir. Constitués de polymères partiellement ou totalement d’origine végétale renouvelable, il en existe actuellement 2 types : les polyéthylènes (PE, PET), synthétisés à base d’éthanol de canne à sucre, et des résines nouvelles (PLA) biodégradables produites par la fermentation d’amidon extrait de céréales ou de pommes de terre. Leur généralisation dépendra cependant de la diminution de leur coût. Leurs impacts environnementaux sont encore à l’étude.