Récupérer l'asphalte pour mieux recycler le macadam...
C'est possible ! Terrebonne, située dans la banlieue nord de Montréal, multiplie les initiatives "vertes". Après la mise en oeuvre d'un programme de récupération d'eau de pluie et d'un autre visant la promotion des couches lavables, la Ville s'attaque au recyclage de l'asphalte. L'entretien des routes au Canada coûte en effet une petite fortune en raison des longues périodes d'enneigement et du salage. Récupérer, régénérer la matière pour en faire des revêtements recyclés qui tiennent la route, en voilà une idée qui n'est pas mauvaise... d'autant que recycler le macadam permet de faire un max d'économies (voir notre exposé : Recyclage des routes : pour réhabiliter l'asphalte) !...
"Le récupérateur d'asphalte offre de nombreux avantages, tant au niveau des opérations que des économies en termes de coûts. De plus, nous trouvions intéressante l'idée de recycler l'asphalte puisque ce procédé s'inscrit dans la lignée de notre Plan Vert", expliqué Jean-Marc Robitaille, le Maire de Terrebonne.
Terrebonne devient ainsi l'une des seules villes au Québec, avec Gatineau, à posséder un tel équipement. Le récupérateur permet des économies de coûts substantielles puisque l'asphalte récupéré permet de produire de l'asphalte pour environ 10 $ la tonne (environ 7 € ; soit le coût du combustible pour faire fonctionner l'appareil), alors que l'asphalte neuf en coûte 100 $ la tonne (environ 70 €). Avec cet appareil, la Ville économise aussi des sommes autrefois investies pour se débarrasser des rebuts d'asphalte. De plus, le récupérateur permet de produire de l'asphalte chaud à longueur d'année qui peut être utilisé comme revêtement, remblai, ou pour le colmatage des nids-de-poule.
Concrètement, ce recycleur d'asphalte est une benne dans laquelle le vieil asphalte est chauffé puis broyé. Au terme du processus, il en ressort un asphalte prêt à utiliser. Le coût de l'appareil est d'environ 125 000 $ (87 400 € environ) et la durée de vie est estimée à 25 ans, ce qui fait que l'appareil se rentabilise de lui-même. Pour information, le recyclage d'asphalte est une technologie issue des Etats-Unis et l'unique dépositaire au Québec est une compagnie d'Acton Vale.
"Notre administration se tient à l'avant-garde de ce qui se fait ailleurs. Nous sommes ouverts à toute initiative qui nous permet de maximiser l'efficience de notre travail et le coût de nos opérations, dans une optique de bonne gestion des deniers publics. Il ne faut pas avoir peur de changer les façons de faire et dans le cas du récupérateur d'asphalte, nous sommes heureux que Terrebonne fait figure de pionnière dans cette technologie qui sera assurément adoptée par le gouvernement et les autres municipalités au cours des prochaines années", conclut M. Robitaille.
En rapport direct avec le sujet, nous vous renvoyons à la lecture de notre article : Recyclage routier : la Seine-et-Marne sur la bonne voie.