Recupel (l’organisation qui se charge depuis 15 ans de l’organisation financière de la collecte et du traitement des déchets d’appareils électriques et des lampes en Belgique) a présenté un beau bulletin dans son dernier rapport annuel : plus de 110.000 tonnes de matériaux ont été collectées au cours de l’année écoulée et les résultats de recyclage des matériaux, tant ferreux que non ferreux, dépassent largement les minimums légaux. Ce bon bilan mérite néanmoins d'être un peu nuancé...
Le potentiel réel des appareils électriques et des lampes mis au rebut en Belgique se chiffrerait à quelques 250.000 tonnes, ce qui signifie que la Belgique ne collecterait officiellement aujourd’hui que 39% des D3E (ou DEEE) ménagers et à peine 10% des D3E industriels... Le défi des prochaines années est donc immense, dans la mesure où l’Union Européenne a récemment relevé les minimums à collecter pour les D3E à 45% pour fin 2016, mais surtout à 65% pour 2019.
Il reste donc pas mal de pain sur la planche, mais on ne peut pas pour autant parler d’une "mission impossible". Cela nécessite toutefois que Recupel et les entreprises de collecte et de transformation des déchets trouvent un meilleur terrain de collaboration. Aujourd’hui, une entreprise de collecte ou de transformation ne peut s’engager avec Recupel qu’à la condition de respecter le cahier des charges de l'organisation. Ce cahier des charges compte quelque 100 pages de choses à faire et à ne pas faire, et précise de façon extrêmement détaillée comment les entreprises de transformation doivent démanteler et recycler les appareils. Le cahier des charges impose en outre un grand nombre de procédures et d’exigences qualitatives particulièrement lourdes.
"Les opérateurs demandent davantage de confiance de la part de Recupel. Ils veulent moins de détails au niveau des conditions et souhaitent que le marché dispose de la liberté de traiter les D3E collectés dans les règles de l’art. Il est un fait que de nombreux acteurs perçoivent le cahier des charges comme étant une charge administrative pesante et n’ont pas adhéré dans le passé pour cette seule raison. A l’avenir, la Belgique aura cependant absolument besoin de ces acteurs si nous voulons attester de la collecte et du recyclage des 150.000 tonnes restantes de D3E", indique Werner Annaert de l’asbl Go4Circle (la fédération professionnelle des entreprises de droit privé qui accordent une priorité centrale à l’économie circulaire dans le cadre de leur action).