Récup’ : le malaise grandit en Charente
Le fait de revendre les objets réutilisables, déposés en déchetterie, à petits prix, est considéré par Emmaüs comme une sorte de détournement d’une belle partie de ce qui aurait pu être revendu par ses équipes ; l’association mettant d’ailleurs en avant que les sommes collectées via la vente d'objets d'occasion permet d’aider à vivre leurs compagnons tandis que les dons de meubles ou d'électroménager, par exemple, aide des familles.
Or, dans ce contexte on craint la création d'une nouvelle salle de vente qui serait basée près de Cognac, ce que dément le Calitom qui a promis une meilleure prise en compte de la notion d'économie sociale et solidaire dans son fonctionnement. Le syndicat a assuré aussi, souhaiter travailler avec les associations caritatives pour le recyclage des meubles.
Dans un registre complémentaire, la collecte et le recyclage des textiles fait réfléchir également : « de grands groupes commencent à s'y intéresser et les associations caritatives comme Emmaüs craignent que l'argent générée par cette activité échappe à l'économie sociale et solidaire ».
Pour illustrer les tensions qui peuvent naitre des politiques mises en œuvre, et mieux comprendre les enjeux majeurs, on prendra le cas de Poitiers : lorsque Emmaüs, par le biais du réseau Le "Relais" a installé une cinquantaine de bornes de collecte des textiles usagés dans le Grand Poitiers, des structures telles que le Secours Populaire ont évidemment enregistré une baisse significative des tonnages qui leur parvenaient. Plus récemment, même cause, mêmes effets : Emmaüs à son tour, se sent menacé par l'arrivée à Poitiers d'un nouveau venu, Agir, qui a installé des bornes de collecte dans certaines grandes surfaces de la ville…
On l’aura compris : il y a de quoi réfléchir…
Peut être sera-t-il opportun de mettre tout le monde autour de la table afin de réorganiser les choses au bénéfice de chacun…