Quelle est la place des déchets et du tri dans les prochaines élections ?
Qu’on ne se méprenne : on ne fait nullement allusion à celles et ceux qui seraient prochainement menacés d’un scandale et/ou d’une petite mise en examen. On parle bien de déchets, au sens classique du terme, ces ordures ménagères, emballages et autres journaux magazines, ces choses dont on ne voulait surtout pas entendre parler avant les années 90 et qui aujourd’hui caracolent en tête des préoccupations des élus et citoyens du moment…
Bernard Hérodin, Directeur général d’Eco-Emballages commentait ce matin même, une étude relative à l’enjeu des déchets dans les élections municipales…
Les élections municipales approchent ; ce n’est un scoop pour personne. L'environnement est-il un enjeu prioritaire pour les candidats? Se sentent-ils concernés par le traitement des déchets ? Quelles sont les préoccupations du grand public et des élus en matière de recyclage ? Quelles pistes d’amélioration privilégient-ils ? Eco-Emballages présentait ce matin une étude inédite sur « L’enjeu des déchets dans les élections municipales », réalisée à partir d’un sondage qui a eu lieu du 23 janvier au 4 février dernier et ce, auprès d’un panel représentatif d’électeurs, d’élus et/ou candidats. Si des divergences subsistent entre les deux types de « populations », de nombreuses convergences apparaissent au regard des résultats.
Élus, candidats et citoyens placent le traitement des déchets en tête de leurs préoccupations environnementales et semblent plébisciter le tri.
L’environnement est considéré par 40% des Français comme un enjeu prioritaire des prochaines élections municipales, et pour 55% comme un enjeu important. Les catégories socioprofessionnelles les moins aisées sont les plus enclines à le citer comme une priorité (46% des CSP- et en particulier 49% des employés sont dans ce cas).
A l’approche des échéances électorales, les élus et candidats se montrent plus préoccupés que le grand public : 50% d’entre eux le citent comme un enjeu prioritaire, un score atteignant même 60% chez les maires et 71% parmi les élus d’Île-de-France.
Le traitement des déchets apparaît en particulier comme la principale préoccupation des Français en matière d’environnement (74%), devant le réchauffement climatique et l’utilisation de nouvelles formes d’énergies renouvelables. L’enjeu des déchets est là encore davantage présent à l’esprit des élus : 92% déclarent en être préoccupés, la question du tri étant d’une importance unanimement reconnue.
Interrogés sur leur estimation de la quantité de déchets produite par an et par habitant, une majorité de Français donne une réponse comprise dans la bonne fourchette (autour de 350 kg). Les élus, en particulier, sont bien au fait de la question (et pour cause…), 71% des maires apportant une bonne réponse. Cette quantité de déchets est perçue en augmentation par 85% des Français (et 73% des élus), ce qui renforce encore le besoin d’apporter des réponses concrètes au problème de leur traitement. Perception à prendre d’autant plus en compte qu’en réalité, la quantité d’ordures ménagères stagne depuis quelques années, et que les tonnages et le nombre d’emballages sont en baisse depuis 3 ans.
Le tri et le recyclage des déchets se situent en tête (87%) des gestes que les Français sont prêts à accomplir pour participer à la protection de l’environnement.
87% des Français disposent d’ailleurs chez eux de plusieurs poubelles leur permettant de trier les déchets recyclables ; ils se montrent assidus à le faire, puisque 80% d’entre eux déclarent trier plus des trois quarts de leurs déchets d’emballages ménagers.
Dans ce contexte, les citoyens qui se montrent soucieux d’être mieux informés sur l’intégralité de la filière de traitement des déchets et pensent que de nombreux progrès sont encore possibles en matière de recyclage et de réduction des volumes produits. Les citoyens les plus jeunes et les plus préoccupés d’environnement tendent ainsi à voir dans le recyclage l’unique solution au problème des déchets.
A l’inverse, les élus se montrent plus éclectiques et privilégient les solutions mixtes adaptées au contexte local. Au demeurant, ils se montrent déjà satisfaits du travail entrepris depuis quelques années, notamment par les structure intercommunales. Celles-ci n’ont vu que récemment leur travail reconnu par les citoyens, mais cette évolution est rapide et augure d’une véritable prise de conscience des bénéfices de l’intercommunalité.
Ceci plus cela, les esprits semblent préparés à une nouvelle étape. Celle-ci serait marquée par la mise en place de la redevance incitative (indexation de la redevance de collecte ménagère sur la quantité de déchets non triés) ; une aide supplémentaire aux entreprises produisant des produits recyclables issus de ressources renouvelables agricoles ; l’optimisation des coûts de la collecte sélective (mieux gérer à moindre coût), et l’éducation systématique du grand public dès le plus jeune âge.
« Schématiquement, ce qui ne constitue pas un problème de proximité, comme la couche d’ozone ou encore les OGM, inquiète beaucoup moins la population que ce qui est du domaine de la quotidienneté. De plus, les déchets qui préoccupent beaucoup, sont ceux qui font peur », explique Bernard Hérodin. « Ainsi, 87% des personnes interrogées pensent que le tri des emballages ménagers est fondamentalement important et presque naturel, contre 74% environ, il y a deux ans. Ceci étant partiellement justifié par le nombre croissant de contrats liant désormais Eco-Emballages avec les collectivités locales. Une écrasante majorité de personnes interrogées précisant par ailleurs avoir les outils nécessaires pour bien faire les choses, elle se dit prête à faire davantage »…
In fine, on regrettera quand même un peu qu’on n’ait pas vraiment fait référence aux questions financières. Il aurait été, par exemple, intéressant de savoir si le citoyen est conscient des coûts générés par la collecte, le tri et le traitement des déchets ménagers qu’il génère, et si, dans ce contexte, il serait prêt, et dans quelles proportions, à changer peu ou prou ses modes de consommation. S’il est d’accord pour payer le prix fort pour gérer l’optimisation du traitement et du tri des déchets que l’on peut éviter…
Qu’à cela ne tienne, l’étude reste tout à fait instructive et apporte de nombreux enseignements.
« Nous avons d’importants programmes en prévision, en direction des nouveaux élus, qui seront mis en œuvre pour qu’ils comprennent bien quelle est la problématique et quels sont les enjeux du tri des déchets », conclut Bernard Hérodin.
Tiens, tiens… Eco-Emballages serait-elle désormais investie d’une nouvelle mission qui consisterait à apporter la bonne parole ????