Québec : quand Déchets = Ressources...
Pour l’entreprise publique Recyc-Québec, pas de doute : Déchets = Ressources. Aussi, elle agit sur tous les fronts pour parvenir à faire des déchets une réelle valeur ajoutée d’un point de vue économique…
Recyc-Québec a pour actionnaire unique le gouvernement québécois. « Notre mission est de faire en sorte que les déchets deviennent des valeurs ajoutées et créent de l’activité économique, tout en informant et en sensibilisant le grand public et les entreprises sur les meilleurs modes de gestion à adopter quotidiennement », résume Ginette Bureau, présidente de l’entreprise.
Fondée il y presque 20 ans, Recyc-Québec profite d’une expérience précieuse qui lui permet de prendre en charge quasiment toutes les matières y compris les déchets domestiques dangereux et les DEEE. « Avec nos programmes, de nouvelles activités se développent chaque année. Bon nombre d’entreprises ont vu le jour grâce aux activités de recyclage et de traitement des déchets », se réjouit la présidente.
« Nous travaillons, par exemple, avec l’industrie agroalimentaire et le secteur agricole, dont les déchets organiques subissent un traitement particulier : nous cherchons à mettre en place dans certaines municipalités des infrastructures pour faire fonctionner des centres de méthanisation, permettant de produire du biogaz à partir de la fermentation bactérienne issue de ces déchets, ainsi que des techniques de compostage, afin de réutiliser les matières restantes comme biofertilisants ».
Recyc-Québec joue un rôle d’aide à la décision. L’entreprise mène des études auprès de producteurs pour déterminer des masses critiques de produits à valoriser et savoir ainsi quels traitements peuvent être intéressants à mettre en œuvre. « Nous ne faisons pas de financement direct d’entreprises pour éviter les situations de conflits d’intérêts, mais nous travaillons avec des organismes d’investissement mandatés pour toute la partie financière des projets », értant entendu que la société est en recherche permanente de partenariats pour tenter d’investir de nouveaux marchés.
Recyc-Québec cherche à développer ses activités au Québec, mais veut aussi se rapprocher d’homologues étrangers : ainsi, elle a mis en œuvre une association regroupant d’autres acteurs d’Amérique du Nord dont l’activité est similaire. L’objectif est d’échanger des informations sur les expériences et les savoir-faire, pour permettre un progrès mutuel.
En France, elle collabore également avec l’Ademe sur le volet de la gestion des déchets.
La société finance également des certifications comme ceux des sacs en plastique, ce qui permet de distinguer les sacs recyclables de ceux qui sont biodégradables. Les opérations de sensibilisation et d’incitation jouant un rôle majeur, l’entreprise a mis sur pied un programme intitulé « Ici on recycle » : il accompagne les entreprises dans leur démarche de mise en place par tous les moyens de solutions de récupération des déchets et matériaux utilisés. « L’opération consiste à élaborer des plans de gestion, à leur côté, pour déterminer toutes les actions nécessaires, tant au niveau de l’installation de nouvelles infrastructures, que de l’organisation à adopter en interne ». De nombreux prix ont été décernés cette année à des entreprises québécoises dont le taux de recyclage de leurs matières dépassait 80 %.
« Ce type de reconnaissance publique est très valorisant en termes d’image. Même des industries polluantes comme des alumineries ou des sociétés pétrolières atteignent parfois des taux de recyclage très élevés, grâce à l’adoption de modes opératoires innovants ».
« C’est bel et bien grâce à ces actions que les techniques de traitement de certaines matières difficiles à recycler progressent. Il s’agit d’un défi permanent que nous voulons continuer à relever », conclut Ginette Bureau.