Québec : la valo du verre meilleure que l’enfouissement
Recyc-Québec a mandaté Quantis Canada pour réaliser une Analyse du Cycle de Vie (ACV) sur le verre mixte récupéré, une première du genre au Québec. Cette étude visait à évaluer les impacts environnementaux anticipés associés à 4 projets de commercialisation (recyclage et valorisation) du verre récupéré et de les comparer à ceux de 3 filières de gestion de fin de vie alternatives : enfouissement ou 2 utilisations distinctes en Lieu d’Enfouissement Technique (LET, l'équivalent du CET français)...
Bien que l’industrie du recyclage ait connu une forte croissance au Québec dans les dernières années, le modèle d’affaires a eu à faire face à certaines problématiques associées aux matières récupérées par la collecte sélective. Par exemple, certains centres de tri ont connu des difficultés pour trouver des débouchés pour certaines matières, notamment le verre suite à la fermeture de l’entreprise de conditionnement Klareco au printemps 2013.
Depuis 2008, le Comité conjoint sur les matières recyclables de la collecte sélective, piloté par Recyc-Québec, a permis de mieux comprendre les difficultés vécues par les centres de tri et de mettre en œuvre des solutions concrètes. Entre autres, un groupe de travail a été mis sur pied spécifiquement pour la gestion du verre. Pour remédier à la situation, plusieurs travaux de recherche se sont orientés vers différentes pistes afin de trouver des débouchés et de nouvelles utilisations. Bien que plusieurs filières semblent intéressantes, aucune étude n’avait permis à ce jour de mesurer les bénéfices environnementaux anticipés relatifs au recyclage et à la valorisation du verre récupéré au Québec.
Les résultats de l'ACV démontrent clairement qu’il est préférable du point de vue environnemental de recycler et de valoriser le verre récupéré plutôt que de l’enfouir ou de l’utiliser dans des LET. "Malgré ces résultats, nous ne devons pas oublier l’objectif fondamental de la Politique Québécoise de Gestion des Matières Résiduelles (PQGMR) qui est l’élimination d’une seule matière : le résidu ultime, c'est-à-dire celui qui ne peut être réduit à la source, réemployé, recyclé ou valorisé dans les conditions techniques et économiques actuelles. Au final, en respect de la primauté de la hiérarchie des 3RVE ('Réduction à la source, Réemploi, Recyclage, Valorisation et Elimination'), la réduction à la source et le réemploi se doivent d’être priorisés pour ensuite s’attarder aux bénéfices des filières de recyclage et de valorisation", indique Recyc-Québec.
Par ailleurs, cette ACV a permis de mesurer l’envergure des bénéfices environnementaux associés à chaque projet de commercialisation, soit la bouteille de verre, la laine de fibre de verre, la poudre de verre ainsi que l’agrégat du verre. Il en ressort que, pour chacun des indicateurs environnementaux considérés et pour presque tous les scénarios à l’étude (hormis pour l’agrégat de verre), le recyclage ou la valorisation du verre offre une performance environnementale supérieure ou sans différence significative par rapport à l’enfouissement ou à l’utilisation en LET. En outre, plus les impacts environnementaux du cycle de vie de la matière substituée par le verre récupéré sont importants, plus le projet de commercialisation du verre récupéré offre des bénéfices environnementaux potentiels.
Cette étude démontre également que, d’un point de vue environnemental, il est généralement préférable en matière de réduction des GES de transporter le verre en vue de le recycler ou de le valoriser sur des distances pouvant être de plusieurs milliers de kilomètres plutôt que de l’utiliser localement dans les LET ou de l’enfouir. Pour plus de détails, vous pouvez consulter le résumé de l'ACV sur le site web de Recyc-Québec ; rendez-vous ici.