Québec : la consigne favorise la récupération

Le 13/02/2006 à 14:50  

Québec : la consigne favorise la récupération

Pièces C'est ce que démontre Thomas J Mulcair, ministre de l'environnement du Québec, en faisant remarquer qu'au Québec 75% des canettes sont recyclées (principalement en aluminium), contrairement à l'Ontario où le taux atteint 40% sans système de consigne. A partir de ce constat, il est parvenu à faire changer la position de Coca-Cola qui souhaitait que les consommateurs de boissons non gazeuses n'aient plus à rapporter leurs contenants et puissent s'en remettre au système de la collecte sélective...

Les québécois sont familiers du système de la consigne via le programme de consignation pour les contenants de bières et de boissons gazeuses à remplissage unique géré par Recyc-Québec. Or, depuis plusieurs années la consommation de nouvelles boissons non gazeuses (énergisantes, jus de fruits...) se développent et les fabricants acceptent la consigne volontaire alors que la loi ne le prévoit pas.

C'est dans ce contexte que la société Coca-Cola indiquait il ya quelques jours sa décision de cesser d'appliquer une consigne volontaire sur ses boissons non gazeuses à remplissage unique (jus et thé glacé). Elle justifiait ainsi sa décision : "L'aluminium des contenants de breuvages constitue la seule source de revenus positive pour le système de collecte sélective. La majorité des autres breuvages non gazéifiés ne sont pas assujettis à la consigne. En retirant la consigne volontaire sur nos canettes de jus en aluminium et nos bouteilles de plastique (PET), nous encourageons les consommateurs à utiliser le système de collecte sélective, ce qui aura pour effet de générer des revenus pour ce système. Etant donné que les jus que nous distribuons se retrouvent parmi les quelques marques qui ont été consignées de façon volontaire, nous croyons que le fait d'éliminer cette consigne évitera la confusion pour le consommateur et encouragera le recyclage de plus de contenants à travers le système de collecte sélective. La collecte sélective élimine annuellement plus de 400,000 tonnes de rebus des sites d'enfouissement."

Mais, ce point de vue n'est pas celui des pouvoirs publics et les chiffres confirmeraient même une situation opposée. Le ministre Mulcair allant même jusqu'à qualifier d'«inacceptable» la décision de la multinationale. Après avoir rappelé « qu'Il est essentiel de diminuer de façon importante l'élimination des contenants à remplissage unique de boissons et, pour ce faire, d'en augmenter la récupération et le recyclage, dans une perspective de protection de l'environnement et de préservation des ressources», il a rencontré les représentants de Coca-Cola.

Suite à cette rencontre, Thomas J. Mulcair a indiqué "qu'il était heureux d’annoncer que la compagnie Coca-Cola a décidé de réintroduire la consigne sur ses contenants de boissons à remplissage unique non gazeuses, une sage décision pour la protection de l’environnement". Il en profitait pour confirmer que depuis quelques jours, une vingtaine de nouveaux contenants à remplissage unique de boissons énergisantes étaient assujettis à la consigne de cinq cents. Ces produits représentent environ 1 % du volume total des contenants consignés.

« Puisque les habitudes des consommateurs ont évolué nous devons adapter nos objectifs et nos moyens afin qu’il soit simple pour eux de recycler tous les contenants, pas uniquement ceux de bière et de boisson gazeuse. Profitons donc du débat public amorcé pour mobiliser tous les acteurs et travailler ensemble pour identifier les meilleurs moyens pour atteindre nos objectifs de récupération », a ajouté le ministre Mulcair. La mise en place de la consigne pour les bouteilles d'eau est à l'étude.

- La consigne au Québec -

Pour chaque contenant de bière vendu, les adhérents doivent percevoir du détaillant une consigne de 0,05 $ sur tous les contenants à remplissage unique de format de 450 ml et moins qui n'est pas en verre, 0,10 $ sur tous les contenants à remplissage unique de format de 450 ml et moins qui est en verre et 0,20 $ sur tous les contenants à remplissage unique de format de plus de 450 ml.

D'un autre côté, pour chaque contenant de boisson gazeuse vendu, les adhérents doivent percevoir du détaillant une consigne de 0,05 $.
La vente au détaillant peut se faire directement ou par l'intermédiaire d'un grossiste en alimentation. Dans ce dernier cas, l'embouteilleur, le brasseur ou l'importateur doit percevoir la consigne du grossiste qui la percevra à son tour du détaillant. Mensuellement, les embouteilleurs, les brasseurs et les importateurs doivent remettre à RECYC-QUÉBEC ou BGE, la totalité des consignes perçues au cours du mois précédent.