Québec : Cascades désireux d'interdire l'exportation des PCR issus des centres de tri

Le 30/01/2009 à 17:35  

Québec : Cascades désireux d'interdire l'exportation des PCR issus des centres de tri
Alain Lemaire président de Cascades En ces temps de crise les industriels papetiers se rappellent qu'il existe un marché international des Papiers Cartons Récupérés et ils sont tentés de faire pression sur les pouvoirs publics pour boucler la filière de récupération à leur avantage. Pourtant, ces marchés sont aujourd'hui internationaux et la demande est mondiale. De plus, le problème dépasse largement ce cadre, car les délocalisations des papeteries continuent ainsi que la création de nouvelles unités de production dans les pays émergents, la Chine pour fournir la demande locale...
Alors que les centres de tri québecois doivent faire face à une chute drastique de leurs recettes à cause de la baisse des cours des matières premières, les pouvoirs publics viennent d'accorder des aides financières de soutien ( voir précédent article ). Du coup, l'industriel papetier Cascades réagit rapidement et tente de tirer profit de cette situation : "il faut s'assurer que l'ensemble des centres de tri (privés, OBNL, régies intermunicipales) y soient admissibles et que les montants octroyés par le gouvernement servent à améliorer le tri et la qualité des matières destinées en priorité au Québec, et non pas aux marchés de l'exportation" affirme l'industriel.

"Il est anormal que des entreprises comme Cascades soient forcées d'importer de la matière des Etats-Unis ou d'ailleurs au Canada pour combler leurs besoins en vieux papiers." Cascades entend d'ailleurs participer au comité conjoint sur le marché des matières recyclables afin de s'assurer que la totalité des matières résiduelles générées au Québec soient utilisées par des transformateurs québécois.

En ce sens, Cascades a déployé tous les efforts possibles depuis les dernières semaines pour accroître ses achats québécois de fibres recyclées, notamment en sensibilisant les centres de tri à l'importance de la qualité de la matière." déclare son président Alain Lemaire.
Alors, suite à cette déclaration, on pourrait aussi s'interroger pourquoi Cascades ne pouvait pas acquérir les tonnages exportées puiqu'il bénéficie d'une proximité géographique ?. De plus, interdire la libre circulation des marchandises est-il acceptable car l'on parle bien de matières ? Finalement, en ce qui concerne le problème de la qualité, nul n'est prophète et ne peut imposer seul des critères de qualité. Il convient pour cela de se référer à des normes internationales qui permettent de qualifier les matières premières secondaires.
Autres réactions aux mesures de soutien publics aux centres de tri québecois

Pour le Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED) : "Sans être mauvaises en soi, les mesures annoncées sont insuffisantes. Je ne crois pas que les centres de tri seront soulagés par cette annonce», affirme son président, Louis Charest. Il craint des fermetures d'installations.
« Le modèle actuel a démontré ses limites. Il aurait été opportun d'annoncer des mesures telles une agence de mise en marché des matières recyclables ou l'obligation d'inclure un pourcentage de matières recyclées dans certains produits de consommation» complète Claude Messier, administrateur du FCQGED

Autre son de cloche chez la Fédération des municipalités du Québec ( FQM) : « le nouveau programme d'aide financière de 4,8 M$ permettra de répondre à un besoin criant et ponctuel» déclare son président Bernard Généreux. Il estime aussi que l'industrie du recyclage doit revoir ses pratiques, afin d'améliorer et d'uniformiser la qualité de sa production.