Quand recycler ne vaut plus le coup... à cause des coûts et des cours

Le 26/01/2016 à 10:48  

Quand recycler ne vaut plus le coup... à cause des coûts et des cours

Fermeture Solvay a tout récemment annoncé son souhait d'abandonner son activité de recyclage des terres rares, après que les ingénieurs du groupe aient développé un procédé complètement novateur, baptisé Coléop'terre. 15 millions d'euros et puis s'en vont...

 Environ 15 millions d'euros ont été investis pour concrétiser le projet Coléop'terre... Deux ateliers ont été mis sur pied, en 2011, l'un du côté de La Rochelle, l'autre basé non loin de Lyon, afin de mettre en pratique un procédé novateur (récupérer ces terres au cœur des lampes) mis au point par les ingénieurs du groupe Solvay, anticipant ainsi, la pénurie de terres rares annoncée en 2007 par les Chinois (premier exportateurs mondiaux), qui avaient laissé entendre qu'ils comptaient fermer les robinets.

Les terres rares portent bien leur nom alors qu'elles sont de plus en plus indispensables dans bien des domaines et donc, il n'y avait guère de problème de débouchés.
Sauf que... on a substitué peu à peu les lampes basse consommation par les lampes LED, que les Chinois se sont ravisés et se sont remis à exporter, ce qui a eu pour conséquence de voir les cours fondre comme neige au soleil : dans ce nouveau contexte, le recyclage n'aurait plus la cote. Fin 2016, les deux unités de recyclage pourraient bien fermer leurs portes, quand bien même ces unités s'étaient adaptées et spécialisées sur la récupération des terres rares, provenant des lampes basse consommation, entre autres déchets contenant ces matières si précieuses pour bon nombre d'industriels...
Les quarante collaborateurs opérant sur les deux sites sont sur la sellette même si la direction a annoncé tout mettre en oeuvre pour organiser une reconversion au sein du groupe.
Il n'empêche que l'on est en droit de s'étonner de cette décision qui va à l'encontre de la politique de l'Union européenne, laquelle vise officiellement à favoriser et à promouvoir le recyclage...

Assistons-nous là, à un cas particulier ou est-ce le début d'une série d'investissements qui auront été réalisés pour concrétiser des projets dédiés au recyclage et qui seraient malheureusement condamnés à capoter ?

De manière très pragmatique, on doit rappeler que Federec n'a pas manqué, ni cessé, dès 2014/2015, de tirer la sonnette d'alarme, insistant de manière régulière sur la nécessaire implication des pouvoirs publics, afin d'assurer aux entreprises ayant investi pour développer des activités de recyclage en France... de pouvoir perdurer.