Quand les entreprises se mettent au vert… C’est pour réduire leurs coûts
Et de la sorte, tout le monde est gagnant… La réduction des émissions de gaz à effet de serre est plus que jamais d’actualité dans les principaux pays industrialisés, le sujet dépasse maintenant largement les groupes d’experts internationaux pour être relayé régulièrement par les principaux médias, et toucher directement les citoyens et la classe politique. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par le cabinet OC&C Strategy Consultants consacrée à la facture carbone…
Si la réduction des émissions de gaz à effet de serre est plus que jamais d’actualité dans les principaux pays industrialisés, du côté des entreprises, force est de constater que la prise de conscience est plus diffuse et comme toujours tirée avant tout par les enjeux économiques…
Ainsi, la plupart des industries fortement consommatrices d’énergie ont déjà intégré cette donnée dans leur objectifs de progrès, soit à cause du renchérissement durable de leurs coûts (et notamment celui du pétrole, un des premiers facteurs d’émission de CO2), soit par la mise en place progressive de mécanisme de régulation des émissions (quotas).
En revanche, la grande majorité des entreprises reste encore relativement sourde à la nécessité d’agir dans ce domaine et le sujet peine à atteindre l’agenda des comités de direction. Or c’est très probablement à cette seule condition que des progrès durables seront engagés.
Fort de ce constat, OC&C Strategy Consultants a élaboré une démarche originale et innovante qui permet de lier réduction des émissions de gaz à effet serre et objectifs économiques tout en mobilisant l’engagement citoyen des collaborateurs : le Greengineering.
Cette approche globale s’attaque, à la manière des démarches de reenginiering largement en vogue parmi les entreprises, à l’ensemble de la chaîne de valeur. Il s’agit de traquer le « contenu carbone » de l’activité non seulement à travers l’analyse des processus internes, mais aussi en amont (achats, filière) et en aval jusqu’à la livraison au client. Pour être plus percutant et permettre le « passage à l’action », le contenu carbone est converti en euros sous forme de « facture carbone » à réduire. L’imagination des collaborateurs n’a plus qu’à faire le reste pour réduire cette facture, et les comités de direction, rassurés par l’approche économique de la démarche, choisissent les actions à engager avec des critères familiers.
C’est pour une entreprise du secteur de l’agroalimentaire qu’OC&C a conçu cette méthodologie articulée autour de quatre phases, de l’évaluation des gaz à effet de serre émis par l’entreprise (s’appuyant sur la méthodologie du bilan carbone de l’Ademe) à la mise en œuvre d’actions permettant de réduire les émissions, pour aboutir à un montant, traduit en euros, de tonnes de carbone économisées.
Dans le cas de cette entreprise, matériaux d’emballage et transports représentaient non seulement l’essentiel des émissions de CO2, mais aussi une part très significative des coûts de production. Limitation du fret aérien, approvisionnement en emballage près des lieux de consommation, réduction de poids, amélioration des plans de palettisation ont été autant d’axe de travail à la fois porteur de réduction des émissions (25%, soit l’atteinte des objectifs du protocole de Kyoto pour cette entreprise) et d’économies substantielles (5% de profitabilité supplémentaire de l’activité industrielle).
Au-delà des enjeux économiques, le Greengineering permet de mobiliser différemment les collaborateurs. « Associer la réduction des coûts et réduction de la facture carbone est une source de motivation bien plus forte qu’une démarche classique d’amélioration de la performance. Les réductions de coûts induites sont envisagées comme « un bien » et participe à la cohésion de l’entreprise. Ainsi, il ne s’agit plus de considérer les préoccupations environnementales comme une contrainte mais comme une opportunité de créativité et d’innovation qui permet à une entreprise de challenger ses concurrents et de devenir la référence dans son secteur », explique en substance Michel Sasportes, Associé d’OC&C Strategy Consultants.