Quand le PAP mène les déchets et matières valorisables en bateaux….

Le 23/04/2008 à 18:49  

Quand le PAP mène les déchets et matières valorisables en bateaux….

Marie-Anne BACOT directrice générale du Port Autonome de Paris Le transport fluvial, petit à petit, s’intensifie. Les déchets comme les matières valorisables y trouvent leur compte, autant parce qu'il existe des ristournes fluviales que dans la mesure où ces filières sont jugées prometteuses…Modernisation, adaptation aux besoins, aux enjeux économiques et environnementaux sont les maîtres mots qui caractérisent le nouveau visage des ports franciliens.

Au cœur de ces orientations, la volonté du Port Autonome de Paris de démontrer sa capacité à offrir un savoir-faire logistique en faveur des modes alternatifs…

Marie-Anne Bacot, directrice générale du PÄP et Jean-François Demaise, Président du conseil d’administration du Port Autonome de Paris nous accueillaient le 9 avril dernier pour nous présenter le bilan 2007 et les perspectives 2008.

Renforcer et développer le réseau portuaire francilien pour offrir aux entreprises des installations adaptées, tel est l’objectif du PAP qui s’immerge ainsi dans le Grenelle…

Sans nous noyer sous les chiffres, force est de constater que les moyens sont à la hauteur des espérances pour accroître de 25% la part modale des modes de transports alternatifs à la route, il faut évidemment développer la capacité de terminaux pour conteneurs : 32 millions d‘euros seront donc consacrés aux porte de Gennevilliers, Bruyères sur Oise, Montereau-Fault-Yonne, Limay et Bonneuil-sur-Marne. En 2007, la progression de 26,2% du trafic conteneurs en Ile de France a représenté 12 500 tonnes de CO2 en moins pour nos poumons.

On signalera que l’implantation de nouveaux opérateurs constitue à n’en point douter des gages de développements futurs.

Il est à noter également, la forte croissance des trafics de ferrailles et de produits métallurgiques (+ 38,6%) ainsi que le poids que représente le secteur du BTP (60% du trafic fluvial en Ile de France).

Depuis 3 ans, la filière « environnement » représente plus de 15% des trafics. En 2007, le démarrage de nouveaux trafics tels les mâchefers de l’usine d’incinération de Créteil (45 000 tonnes par an au départ de Bonneuil-sur-Marne) ou des balles de papiers de récupération au départ du port de Gennevilliers (10 000 tonnes par an), illustre parfaitement cette tendance.

Novergie et Tirfer ont d’ailleurs inauguré le 6 novembre 2007, le transport fluvial des mâchefers de CIE, en partenariat avec le PAP. L’UIOM fera désormais transporter ses mâchefers par péniche, depuis Bonneuil vers le centre de valorisation Tirfer, situé à 70 km, à l’Isle le Meldeuses en Seine et Marne.

Le PAP s’est investi dans l’opération de 800 000 euros, en créant un quai spécialement dédié. De son côté, Tirfer avec la société Scat, mettra à disposition 3 bateaux automoteurs qui effectueront trois rotations hebdomadaires.

CIE s’est par ailleurs engagé à recycler ces mâchefers en granulats de substitution.

Trafic par eau du Port Autonome de Paris 2007

Pour l’avenir, le travail engagé notamment par le Syctom sur Saint Ouen par exemple, (trafic estimé à 140 000 tonnes par an) ou le SIAAP et l’implantation de nouveaux clients sur le port de Limay (Prismo, Guy Dauphin Environnement) viendront le renforcer.

Dans le domaine des déblais, la décroissance (-20%) induite par la fin de chantiers importants tel celui de l’usine Isséane du Syctom devrait être compensée par l’ouverture cette année de nombreux chantiers en bord de Seine, comme par exemple sur La Défense.

Au-delà de la hausse du trafic fluvial constatée entre 2003 et 2007, le PAP génère, grâce aux clients chargeurs qu’il implante, un potentiel de trafic supplémentaire de 2 à 3 millions de tonnes.

En effet, l’action du port vise à attirer de nouveaux clients utilisateurs de la voie d’eau et bénéficie pour ce faire de 32 leviers :

Des investissements qui contribuent à hauteur de 30 millions part an au développement des outils

Une politique commerciale d’amodiation dynamique et

Une incitation au trafic grâce à une politique de ristourner fluviale proportionnelle au tonnage réalisé (soit un total de 6 millions d’euros chaque année).

Il faut savoir que les filières génératrices de nouvelles conventions les plus prometteuses pour le développement du trafic sont :

La métallurgie, notamment pour la partie amont de la filière (récupération et négoce de ferrailles)

Les déchets et déblais (produits de démolition, DIB…)

La filière BTP/granulats/bétons

Et bien évidemment les conteneurs.