Quand la sortie du statut de déchets permet de gagner en autonomie
De plus en plus nombreux sont les cas d'entreprises ou d'industries qui choisissent de se raccorder à des UVE, de construire des méthaniseurs, d'opter pour le CSR, ou encore de choisir la biomasse pour s'alimenter en énergie nécessaire à leur production respective : ces industriels certes non majoritaires en l'état actuel des choses prennent un virage évident, montrent une nouvelle voie, et amorcent un changement de trajectoire en terme de transition énergétique et surtout d'autonomie... Soprema a emboîté ce pas, pour deux de ses usines, situées en France...
D'Est en Ouest, de plus en plus nombreuses sont les industries qui se rapprochent des unités de traitement de déchets, comme des producteurs de déchets pour alimenter leurs unités avec cette énergie potentielle, fournie à proximité et donc à portée de mains... Ce qui augure du meilleur, à termes, que ce soit en perte évitée de chaleur fatale, en débouchés nouveaux pour les CSR, ou encore en production de biogaz via la mise en oeuvre de la méthanisation, l'utilisation de chaufferies et autres unités du même type, favorisant la production d'énergie. Le tout étant de de na pas faire n'importe quoi, avec n'importe quels déchets et en dépit du bon sens.

Cela fait quelques années que l'entreprise française spécialisée dans les systèmes d'étancheité, améliore constamment ses process, comme ses produits : après la construction de l’usine écologique de Hof en Allemagne, puis de l’usine à Drummondville au Canada, qui a obtenu la certification «Leed Or», Soprema poursuit sa stratégie avec la mise en place du process de gazéification biomasse de deux de ses usines en France.

Le besoin en biomasse est de l'ordre de 4000 tonnes de bois SSD par an ; dès lors que les tonnages sont captés, via une démarche d'économie circulaire, le bénéfice lié à cet investissement est évident : une réduction d’environ 3300 tonnes de CO2. La technologie choisie est de type hybride et permet donc de fonctionner à la fois avec du gaz naturel et/ou de la biomasse type SSD ou autres, ce qui confère une grande souplesse au projet, lequel nécessite un investissement d’environ 2 millions d’euros (soutien de L'Ademe inclus, via un BCIAT (Biomasse Chaleur Industrie et Agriculture).
Les déchets ultimes (les cendres de ce bois SSD) générés par le système, environ 80 tonnes / an, seront recyclées par l'industriel dans ses propres productions.

Languedoc-Roussillon) permettent en effet d’envisager un approvisionnement annuel de la matière première. De plus, la densité des tourteaux et leur fort pouvoir calorifique (sup. 4500Kw) en font des produits de choix pour ce type de valorisation.
Là encore, l’installation (dimensionnée pour produire environ 7GW sur l’année, permettant ainsi une substitution de l’ordre de 90 à 95% de la consommation de gaz naturel) fait l’objet d’un co-financement de la part de l’Ademe et s’inscrit dans le registre des NTE (Nouvelle Technologie Emergente) : l’empreinte carbone du site sera réduite de 95% soit une baisse des émissions de l’ordre de 1500 tonnes de CO2 par an.
En plus de réduire l’impact environnemental de l’usine et sa dépendance aux énergies fossiles, cette installation se veut être un moteur de l’économie locale : le Vaucluse présente aujourd’hui un atout indéniable dans la diversité de ses cultures fruitières et maraichères. En étant capable de diversifier la nature de ses matières premières, le site souhaite à long terme faire coïncider son sourcing avec la saisonnalité des productions (noyaux d’abricots, olives, et coques de noix ) et valoriser ainsi l’ensemble de l’économie locale.
Cette stratégie est d’autant plus pertinente que l’usine se situe à 100 km de deux grosses installations industrielles de production d’énergie qui consomment au cumul prêt de 900 000 tonnes annuelles de plaquettes forestières.

