PVC : clap de fin pour Vinyloop

 Né d'un partenariat entre Inovyn et Serge Ferrari, premier fabricant français de membranes composites, VinyLoop ®, technologie permettant de transformer de recycler les déchets composites en PVC qui ne peuvent pas être recyclés de façon satisfaisante par des procédés de recyclage mécaniques traditionnels, disparaît du panorama. Une AG de Vinyloop Ferrara SpA (Italie) s'est tenue le 20 juin dernier ; à l'issue de celle-ci, il a décidé d'arrêter les activités et de liquider la société...

 VinyLoop ®, technologie de recyclage physique, à base de solvants, produit des composés de R-PVC (plastique PVC recyclé) de très belle qualité ; l'objectif étant de recycler les déchets composites en PVC qui ne peuvent pas l'être de façon satisfaisante par des procédés de recyclage mécaniques traditionnels. Résultant du partenariat entre l'Italien Inovyn et le Français Serge Ferrari (concepteur, fabricant et distributeur de matériaux et membranes composites souples qui occupe une place de choix sur son marché), sa mise en œuvre s'était traduite par la construction d'une usine, à Ferrara, en Italie, inaugurée en 2002, à même de traiter 10 000 tonnes / an de déchets de PVC, le site servant par ailleurs d'installation pilote pour mener à bien des programmes de R&D. En 2008, une nouvelle ligne de production dédiée au traitement des bâches et autres déchets contenant des fibres de PVC avait été ajoutée à l'ensemble : elle opérait sous la bannière Texyloop, l'extension du procédé VinyLoop ®, mais spécifiquement pour la collecte et le recyclage des membranes composites....

Fin juin 2018 : à l'issue d'une assemblée générale, nous apprenons que décision a été prise de cesser toute activité de recyclage et de procéder à la liquidation de la société Vinyloop Ferrara SpA. Le Français
Serge Ferrari Group, basé à Saint-Jean-de-Soudain, actionnaire minoritaire dans le cadre de son activité de recyclage de matériaux souples Texyloop, prend acte.
« C'est avant tout une décision de la société Inovyn Italia, actionnaire majoritaire (60 %) qui souhaite cesser toute activité de recyclage sur ce site ». Un accord a été passé entre les associés ; l'industriel italien reprendra Texyloop et toutes les conséquences liées aux décisions de fermeture du site et de liquidation de Vinyloop. Cela dit, c'est un coup dur pour l'industriel français : les coûts exceptionnels devraient impacter le résultat net 2018 d'environ 2,5 M€, auxquels il convient d'ajouter l'impact lié à l'abandon de chiffre d'affaires.
Etant entendu qu'en 2017, «  le résultat opérationnel courant du Groupe avait été impacté à hauteur de -1,2 million d'euros au titre des activités de collecte et de valorisation conduites par Texyloop »...
Serge Ferrari Group réaffirme néanmoins « son engagement à apporter des solutions performantes de recyclage de ses matériaux composites souples (chutes de fabrication et produits en fin de vie) », précisant que du « point de vue opérationnel, des solutions alternatives déjà existantes seront proposées à ses clients ».

Démonstration est faite en tout cas, que la rentabilité du recyclage reste délicate à atteindre, en tout cas plus difficile à obtenir que celle résultant de productions issues de la matière vierge, et ce en dépit des efforts en faveur d'une gestion des déchets responsable, laquelle pour le coup, est bien mal récompensée.