Protocole de Kyoto : la Suisse est prête
La Suisse a le droit d’émettre au maximum 242,65 millions de tonnes d’équivalents CO2 entre 2008 et 2012, pour respecter les engagements pris dans le cadre du Protocole de Kyoto. Ce chiffre correspond à la réduction de 8% des émissions suisses de GES par rapport à leur niveau de 1990, objectif fixé à Kyoto en 1997. Le Conseil fédéral a approuvé hier le rapport attestant que la Suisse remplit les conditions formelles pour la mise en oeuvre de ses engagements...
Chaque pays qui s’est engagé dans le cadre du Protocole de Kyoto à réduire ses émissions de GES doit soumettre, jusqu’à fin 2006, un rapport à la Convention-cadre sur les changements climatiques. Ce rapport vise à déterminer avec précision les engagements en matière de réduction, à annoncer si le pays envisage d’utiliser les puits de carbone et à démontrer que le pays est en mesure de rendre compte de manière détaillée de ses émissions. Ce rapport concerne la première période d’engagement du Protocole de Kyoto, soit les années 2008 à 2012. La Conférence mondiale sur le climat, qui a débuté lundi à Nairobi, débat actuellement des objectifs de réduction pour la seconde période d’engagement du Protocole, c'est à dire après 2012.
Le Protocole de Kyoto définit l’engagement d’un pays en matière de réduction des émissions en tant que "quantité qui lui est attribuée" (assigned amount). Conformément au rapport approuvé aujourd’hui par le Conseil fédéral, au cours de la période de 2008 à 2012, la Suisse a le droit de rejeter en moyenne annuelle 92% des GES émis en 1990. Selon l’inventaire des gaz à effet de serre, elle a généré, en 1990, 52,75 millions de tonnes d’équivalents CO2. La quantité d’émissions qui lui est attribuée pour cette période de cinq ans est donc de : 52,75 x 5 x 0,92 = 242,65 millions de tonnes d’équivalents CO2.
Pour effectuer ce calcul, il est nécessaire de disposer d’un inventaire des GES conforme aux prescriptions de la Convention-cadre sur les changements climatiques. Il doit recenser de manière complète, fiable et transparente l’évolution des émissions depuis 1990. Sous l’égide de l’OFEV, l’inventaire des GES de la Suisse est adapté progressivement, depuis 2003, aux exigences du Protocole de Kyoto.
Dans le courant de l’année prochaine, les experts de la Convention examineront attentivement le rapport. Au vu de l’état des préparatifs, on peut s’attendre à ce que la Suisse reçoive début 2008, une fois le contrôle effectué, le feu vert pour une participation de plein droit au Protocole de Kyoto.