Prévention des déchets : le Syctom ne lâche pas l'affaire
Le Syctom de l'Agglomération parisienne vient de livrer les chiffres concernant l’évolution des quantités de déchets apportées dans ses centres de traitement par les collectivités adhérentes. Un bilan de la première année de son plan Métropole Prévention Déchets (voir notre article) a également été dévoilé, et de nouveaux projets annoncés. Entre 2010 et 2011, les OMR (Ordures Ménagères Résiduelles) ont diminué de -3 kg/habitant. Parallèlement, on constate une hausse des collectes sélectives de +1,2 kg/habitant et des objets encombrants de +1,1 kg/habitant. Au total, le Syndicat a reçu 2,37 millions de tonnes de déchets ménagers à traiter en 2011, soit 417,6 kg/habitant (à rapporter à 418,3 kg/hab en 2010). Au regard de l’objectif du Grenelle de réduire de -7% en 5 ans les déchets ménagers et assimilés (OMR + CS + verre) produits par habitant, le ratio observé par le Syctom est passé de 421,6 kg en 2008 à 404,5 kg en 2011, enregistrant ainsi une baisse de -4% sur les 3 dernières années. Merci la crise ?...
Aujourd’hui, 65 communes (qui représentent 92% des habitants du territoire du Syctom) sont engagées, ou en voie de l’être, dans un PLP (Programme Local de Prévention) des déchets ; un taux de mobilisation très positif à comparer à l’objectif de 80% de couverture de l’Ile-de-France fixé par la Région. Fin 2010, afin d’aider ses adhérents dans cette démarche nouvelle, le Syndicat a décidé de leur proposer un véritable dispositif de mutualisation des objectifs, des méthodes, des outils de communication et d’évaluation à la prévention des déchets ménagers, accompagné d’aides financières incitatives. Ce plan est organisé sur 5 axes : l’accompagnement des collectivités pour leur programme local de prévention, la réduction de la nocivité des déchets, l’augmentation du réemploi, l’incitation à l’éco-conception, et enfin l’exemplarité au sein même du Syctom.
Pour la réalisation d’actions concrètes, le Syndicat attribue des aides financières aux collectivités comme aux porteurs de projets. En 2011, il a ainsi soutenu plusieurs projets locaux : l’élaboration d’une offre d’animations sur la prévention par le Graine IDF, en partenariat avec la Ville de Paris et celle de Clichy-la-Garenne ; un événement festif organisé par la Communauté d’agglomération Plaine Commune ; des animations en supermarché lors de la SERD (Semaine Européenne de Réduction des Déchets) que la Ville de Vitry-sur-Seine a fait réaliser avec l’association La Bouilloire. Pour les villes de moins de 20 000 habitants, non éligibles au soutien de l’Ademe, le Syctom a créé un dispositif incitatif à l’engagement dans un PLP ; les Villes de Valenton et de Coubron l’utiliseront dès cette année.
Des kits de sensibilisation à la prévention sont également mis à la disposition des collectivités adhérentes et de leurs partenaires. Lancé lors de la SERD de novembre 2010, le kit "Ma cuisine anti-gaspi" a été utilisé lors d’une centaine d’animations en 2011, touchant ainsi plus de 9 000 personnes (voir notre article). Celui destiné à promouvoir le compostage domestique vient en appui de l’opération "50 000 composteurs". Diffusé dès la Semaine du Développement Durable de 2011, il a été utilisé au cours de 38 animations, intéressant plus de 3 000 personnes. Par ailleurs, depuis l’automne 2011, on notera que 5 000 composteurs ont été livrés aux collectivités locales qui ont souhaité lancer l’expérience. Une dizaine de communes sera engagée en 2012, avec un objectif de distribuer 8 000 composteurs supplémentaires. De plus, le Syctom lancera cette année une étude sur tout le territoire ; son cahier des charges sera prochainement soumis à approbation du groupe de travail des collectivités et des partenaires.
Concernant la réduction de la nocivité des déchets, une étude effectuée par le Syndicat en 2010 a montré qu’il fallait agir sur différents plans : en amont, en démontrant que l’on peut utiliser des produits de substitution à la plupart des produits dangereux, puis en aval pour se défaire des produits nocifs de façon sélective et adaptée afin de réduire entre autres les risques de pollution. En 2011, le Syctom a analysé les erreurs répétées de tri des déchets à risque infectieux dans un premier centre de tri ; un bilan des points d’émission probables a été transmis aux collectivités concernées pour qu’elles puissent mener les actions de sensibilisation adaptées.
Pour ce qui est du réemploi, le Syndicat indique poursuivre sa politique de soutien concret aux projets de ressourceries et de recycleries afin de favoriser une seconde vie pour les objets qui peuvent avoir une. La ressourcerie "2mains" au Blanc-Mesnil a ouvert en juillet 2011, et plusieurs collectivités prévoient la création d’une unité dans le cadre de leur PLP (CA Val-de-Bièvre, Vitry-sur-Seine, Ivry-sur-Seine). A Paris, 4 ressourceries sont en projet ; 2 dossiers de subvention viennent d’être approuvés par le Comité : celui de la Petite Rockette dans le 11ème, et celui de l’association Rejoué qui va créer dans le 14ème une recyclerie de jouets d’occasion pour des marchés identifiés. Par ailleurs, la communauté Emmaüs et le Syctom confirment leur partenariat pour le réemploi à la déchèterie d’Ivry-Paris XIII. Enfin, plusieurs associations et collectivités, la Région et le Syctom, travaillent ensemble à la mise au point d’un cahier des charges pour un annuaire du réemploi et de la réparation en Ile-de-France.
Avant-dernier axe : l'éco-conception. Depuis 2011, le Syctom organise des visites d’entreprises dans ses installations de traitement, avec un esprit de collaboration et de sensibilisation du monde économique. L’objectif est de nouer des partenariats sur la base d’une charte proposée par le Syndicat pour encourager l’éco-conception et l’engagement en faveur de la réduction des déchets. Afin de sensibiliser les étudiants concepteurs de demain, le concours "Design zéro déchet" a été créé (voir notre article); 25 projets ont été recus et les prix seront remis en juin prochain. Enfin, en matière d'exemplarité, les agents du Syctom s’impliquent dans la réflexion et dans l’action. Certains s’engagent ainsi dans le compostage domestique à domicile ; un lombri-composteur collectif sera également installé au siège du Syndicat. D’autres planchent sur les thèmes du papier et de la réduction des déchets.