Pouvoir d’achat et recyclage : un mariage qui évite l’enterrement
Ils sont nombreux celles et ceux qui constatent une baisse sensible de leur pouvoir d’achat. A telle enseigne que le sujet devient sensible. Sans doute pour y remédier (on croit rêver), il vient d’être voté le droit de travailler jusqu’à 235 jours par an. Si l’on décompte les week-end ou les deux jours de congés hebdomadaires (obligatoires ?) auxquelles s’ajoutent les 5 semaines de congés payés, il apparaît (calendrier oblige) qu’il va peut être falloir bientôt travailler les jours fériés et, pourquoi pas, la nuit pour les nombreux insomniaques que nous sommes. Vous me direz, ce sera autant d’économie pour la Sécurité sociale (encore que les pharmaciens qui se rémunèrent aussi sur les ventes de médicaments pourraient en venir à descendre dans la rue). Puisqu'il faut fêter la révolution et quand bien même je m’appelle Baron, il me semble opportun de rédiger ce qu’il est convenu d’appeler un billet d’humeur (le billet de mauvaise humeur n’existant pas encore)…
Après une rapide (il est vrai) mais véritable enquête (je vous le promets), il apparaît que d’ores et déjà, de très nombreuses entreprises oublient bien volontiers d’augmenter les salaires (même un petit peu) de leurs salariés quand bien même les prix de l’alimentaire notamment (on restera dans le basique) progressent avec une régularité de métronome, deux fois par an…
Il apparaît aussi que les 35 heures avec heures supplémentaires non rémunérées et non cotisées sont monnaie courante.
Il apparaît encore que les cadres, dont on n’hésite pas à dire qu’ils sont grassement (???) payés, travaillent d’arrache pied en mettant régulièrement eux aussi, leur vie de famille en déséquilibre.
Enfin, on ne s'étendra pas sur celles et ceux qui ne comptent pas leurs heures parce qu'ils n'en ont pas le temps...
Bref : une idée peut être pas géniale mais qui mériterait d’être creusée, nous vient à l’esprit, fortement inspirée il est vrai, des USA où elle est déjà mise en pratique à grande échelle : faire les poubelles et prélever ce qui est recyclable.
L’idée a semble-t-il traversé l’Atlantique tant il est vrai que de plus en plus régulièrement nous rencontrons (nous vous confessons que nous n’avons pas d’heure fixe pour regagner nos pénates…) des adeptes de cette nouvelle discipline qui admettent que c’est plutôt juteux. On ramasse et désosse ce qui peut l’être, en privilégiant le métallique, on bourre le tout dans un coffre de voiture et on livre chez un récupérateur lambda basé en Ile de France, une fois par semaine : à la clé, un peu de sous, nets d’impôts et de charges, avec en prime, l’aide incontestable apportée aux collectivités locales qui se plaignent bien volontiers de la charge que représente la collecte des déchets…
En voilà une idée qu’elle est bonne n’est-il pas ???
Avec la hausse des prix des matières premières, on assiste aux Etats-Unis aussi, à ce pillage ( ???) d'un nouveau genre : de plus en plus d'objets recyclables sont dérobés dans les poubelles des particuliers déposées sur les trottoirs avant le ramassage des ordures : des inconnus fouillent les détritus pour collecter des déchets qu'ils espèrent transformer en dollars sonnants et trébuchants.
Ces « chiffonniers » des temps modernes sont apparemment bien organisés et traitent le problème à l’américaine : business is business.
Dans certaines zones comme à San Francisco, tout y passe : aluminium, carton, emballages, papier journal… tant le ralentissement économique pèse douloureusement sur les finances de nombreux Américains.
L'équivalent d'une benne remplie d'objets recyclables peut se vendre plus de 1 000 dollars (637 euros), les journaux seuls pouvant être cédés quelque 600 dollars (382 euros).
« Ces gens sont de plus en plus organisés », souligne Robert Reed, porte-parole de Norcal Waste Systems, une société de recyclage des ordures qui opère à San Francisco et d'autres villes du nord de la Californie. « Cela n'a rien à voir avec le sans-abri isolé qui ramasse des canettes. Nous voyons des cohortes organisées de 'braconniers' professionnels avec des camionnettes ».
La question a attiré l'attention des autorités locales, qui veulent une réglementation plus stricte pour lutter contre ces vols (en Europe ce qui résulte du recyclage est considéré comme un déchet et donc comme objet abandonné) qui, selon eux, menaceraient la viabilité financière des programmes de recyclage mis en oeuvre.
Et ben dis donc !!!
Le chapardage dans les poubelles de canettes, bouteilles en verre et tout autre objet recyclable est maintenant interdit dans de nombreuses villes américaines.
A San Francisco, les contrevenants risquent en théorie jusqu'à 500 dollars (318 euros) d'amende et six mois de prison.
A New York, ils peuvent être arrêtés, écoper de 5 000 dollars (3 190 euros) d'amende et voir leur véhicule saisi.
En Californie, les parlementaires envisagent une loi qui rendrait plus difficile ce « trafic » ( !) en imposant la présentation d'une pièce d'identité à toute personne apportant pour plus de 50 dollars (32 euros) de canettes, bouteilles ou journaux, ainsi que le paiement par chèque plutôt qu'en espèces.
Les entreprises de ramassage des ordures prennent également des mesures. « Norcal Waste a engagé des enquêteurs privés et installé des caméras de surveillance dans des lieux de San Francisco fréquentés par les voleurs. Des dizaines de photographies de vieilles camionnettes couvertes de graffitis et remplies d'objets recyclables présumés pillés ont été prises ».
L'hebdomadaire gratuit "East Bay Express", qui couvre Oakland, Berkeley, et d'autres villes de la baie de San Francisco, a engagé un ancien policier et commencé à modifier les présentoirs de rue de ses journaux pour les rendre résistant au vol, car des milliers d'exemplaires neufs disparaissent certaines semaines. « Nous ne voulons pas consacrer toute notre énergie à imprimer des journaux que des gens emmènent directement au recyclage », a récemment expliqué Hal Brody, le président de la publication.
Selon Norcal Waste Systems, la valeur des déchets recyclables volés par des centaines de ces camionnettes dans le nord de la Californie a atteint 469 000 dollars (299 000 euros) en 2007. La ville de Concord, à 50 kilomètres à l'est de San Francisco, estime que le phénomène lui coûte 40 000 dollars (25 000 euros) par an, la ville de Berkeley chiffrant de son côté la facture à 50 000 dollars (32 000 euros) par an.
Il est vrai que le prix de l'aluminium sur le marché du métal de Londres (LME) est passé de 65 cents la livre en 2003 à un niveau record de 1,50 dollar la livre début juillet. Les cours du papier et du carton issus de la récupération se sont également envolés, en grande partie à cause d'un marché d'exportation, notamment vers la Chine et l’Inde…
Bref : je ne sais ce que cela pourrait donner aux US.
Mais de ce côté de l’Océan, il semble bien que tout le monde aurait à y gagner…
Imaginez…
Le quidam n’a plus à attendre une augmentation et à se bagarrer avec son porte-monnaie ;
La collectivité est soulagée d’une part non négligeable de ses déchets,
Les pouvoirs publics n’ont plus à faire de pub à la TV, ce qui plombe un peu plus les budgets.
Force tranquille et enfin reconnue utile, le récupérateur n’est plus assimilé à un receleur…
Que demander de plus ?...
Il suffirait que nos politiques mettent tout cela par écrit, le fasse voter vite fait bien fait, par une belle nuit étoilée, juste avant de partir en congés et le tour serait joué.
Pas de mouvement social à la rentrée.
Tout serait rentré dans l’ordre.
Et la France, bien ordonnée, aurait retrouvé quelque sérénité !!!