Suite des aventures rocambolesques de nos petits bateaux… qui affichent leur pesant de cacahuètes en ferrailles et métaux . Deux cas valent le détour… Onyx, le pire, et ses pérégrinations entre l’automne 2009 et le printemps 2010 ; Tor Anglia, le meilleur...
Symbole de l’aveuglement volontaire de l’Union Européenne, le ferry Onyx, parti de Vaasa (Finlande), immobilisé à Brest (France), réfugié à Lisbonne (Portugal), touriste en Méditerranée à Malte et Chypre qui, après avoir franchi le canal de Suez, vogue actuellement dans l’Océan Indien. Il est attendu incessamment par les chantiers de démolition où son propriétaire indien a envoyé le reste de sa flotte.
Les pays membres de l’UE semblent faire semblant de croire à la poursuite d’exploitation de navires hors d’âge et d’usage et les laissent partir à la démolition en Asie. Rares sont les armateurs européens qui assument leurs responsabilités en ce qui concerne la démolition de leurs vieux navires.
A contre courant, le Tor Anglia... L’armateur danois DFDS vient à contre-courant de vendre son roulier Tor Anglia pour démolition à un chantier chinois en ajoutant au contrat une clause selon laquelle il se réservait le droit d’agréer le chantier. Une partie des polluants a été extraite du navire avant son départ et les eaux de cale seront pompées puis renvoyées pour traitement en Europe.
D'ailleurs, à l’appel de Robin des Bois, un engagement dans ce sens a été pris par le Grenelle de la Mer en France : « Soutenir que l’Union Européenne requière la preuve que le pays de démantèlement dispose des capacités adéquates de traitement ou de stockage des déchets dangereux ou bien qu’elle impose à titre transitoire le retour en Europe des déchets dangereux dans le cadre de la Convention de Bâle ».
C’est avec constance que les vieux ferries et navires à passagers construits en Europe alimentent les chantiers asiatiques et particulièrement indiens en matériaux toxiques. Le flux est persistant de ces vieux navires originaires d’Allemagne, du Danemark, de France, d’Italie ou du Royaume-Uni. Ils sont un temps utilisés pour le transport à risques de pèlerins vers la Mecque comme le Mogador ex-Pride of Cherbourg ou envoyés à la casse directement parleur armateur européen comme le navire de croisière grec Ivory rebaptisé Winner 5.