Le Syndicat intercommunal pour le transfert et le traitement des ordures ménagères du Morbihan intérieur, qui regroupe 101 communes du nord du département et qui gère l’usine, n’écarte pas cette hypothèse. D'ores et déjà, certains craignent publiquement un second four, tandis que d'autres pensent que le débat n'a pas forcément lieu d'être, du moins pour l'instant...
Pour l'heure, une chose est sure : toutes les communautés de communes du Morbihan devront émettre un avis sur le Plan de prévention et de gestion des déchets non dangereux (PDND), d'ici fin mars 2013. Souhaité par le conseil général, « ce document de planification entend établir un dispositif cohérent sur le territoire départemental, dans le domaine de la gestion des déchets pour la décennie à venir ».
Dans ce contexte, le Syndicat a été, lui-aussi, invité à donner son avis sur ce plan départemental dans le cadre de la réunion qui s'est tenue à Pontivy, il y a quelques jours. Les résultats sont sans appel : la très grande majorité (moins deux votes contre et cinq abstentions), des élus de ce syndicat (soit,101 communes), ont émis un avis favorable. Cela étant, il y a un point qui a suscité un vif débat : la possible création d'un second four à l'usine d'incinération de Pontivy.
Le problème posé est le suivant : le syndicat n'est pas en mesure d'incinérer la totalité des déchets produits par les habitants du territoire concerné. Concrètement, près de 34.000 tonnes d'ordures ménagères ont été collectées en 2012 ; un peu plus de 26.000 tonnes ont été traitées par l'UIOM.
Conclusion, ce qui n'a pas été incinéré sur le site a été transféré ailleurs : autres unités de traitement ou sites d'enfouissement ont été utilisés pour ce faire. D'où l'idée du second four, afin de couvrir les besoins avérés, mais aussi, bien sur, de doper la production de chaleur pour satisfaire les besoins exprimés des entreprises situées proximité.
Evidemment, vu comme ça, c'est logique.
Sauf que tout le monde ne partage pas cette logique pour résoudre la problématique. Ainsi, Françoise Ramel-Flageul, qui conteste clairement cette façon de voir : « on nous présente cette évolution comme allant de soi ; or, une telle décision devrait reposer sur l'étude préalable de plusieurs scénarios, dont l'un visant à la modernisation du site actuel permettant d'atteindre une capacité de traitement correspondant à nos besoins, soit 33.000 tonnes », a t-elle déclaré notre confrère du Télégramme de Brest.
Quelque peu agacé, le président du syndicat et maire de Locminé, Grégoire Super, réclame un recadrage des débats : « nous ne devons aujourd'hui donner notre avis que sur le plan départemental ; la construction du deuxième four n'est pour l'heure qu'une possibilité parmi d'autres». C'est si vrai que ce sera d'ailleurs « aux élus qui seront aux commandes après les élections de 2014, de prendre les décisions qu'ils jugeront appropriées »... En clair... Pas de panique...